Lutte contre le blanchiment d’argent : les enquêteurs aiguisent une nouvelle stratégie

Mercredi 23 Avril 2025 - 17:30

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Les membres des cellules de renseignements financiers (CRF) renforcent leurs capacités opérationnelles, depuis le 21 avril, à Brazzaville sur l’analyse stratégique des données. Organisée par l’organisme communautaire le Groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique centrale (Gabac), la formation a réuni des experts informatiques et des analystes de la sous-région.

Le blanchiment d'argent est un enjeu majeur pour les pays membres du Gabac (Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale, Congo, République démocratique du Congo et Tchad), où le développement économique, la gouvernance et la régulation financière sont freinés par la criminalité financière

 Pendant cinq jours de travaux, les participants vont renforcer leurs capacités à mener l’analyse tactique, opérationnelle et stratégique. Ils vont aussi améliorer leurs connaissances du cycle de renseignement financier et démontrer leur maîtrise des principes d'une analyse des risques de blanchiment des capitaux, de financement du terrorisme…

D’après le secrétaire permanent du Gabac, André Kanga, l’initiative participe des mécanismes de prévention et contribue à l'efficacité des dispositifs de prévention de l’infiltration des revenus criminels dans le système économique et financier légal (LBC/FT/FP), car les CRF occupent une place centrale dans cette lutte. « Étant donné que les techniques évoluent, il est tout à fait normal que nous puissions actualiser nos connaissances. Il faut toujours régulièrement des mises à jour et cela rentre dans le cadre de notre plan d'actions stratégiques 2025-2027, ‘‘Renforcement des capacités des personnels des CRF’’ que nous avons fait adopter à la réunion des ministres à Libreville, au mois de septembre 2024 », a indiqué André Kanga.

Dans la pratique, la mission de surveillance est assurée au Congo comme dans les autres États parties par les points focaux que sont les Agences nationales d'investigation financière (Anif) considérées comme des CRF. Au cours de leurs investigations, les enquêteurs de l’Anif peuvent émettre des déclarations de soupçons.

En cas d’opérations suspectes, l’Anif enrichit les dossiers sous forme des rapports adressés au procureur de la République. De son côté, le procureur déclenche l’action publique pour enrichir les dossiers. Mais peu de déclarations de soupçons débouchent sur les poursuites judiciaires et la criminalité financière continue de prospérer en Afrique centrale.

Le secrétaire permanent du Gabac plaide pour plus d’autonomie de ces Anif. Le renforcement des capacités des CRF permettra, a-t-il insisté, de mieux combattre les circuits financiers illicites, contribuant ainsi à protéger les économies locales, à réduire la corruption et à accroître les ressources disponibles pour les services publics essentiels à la population d'Afrique centrale.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Le secrétaire permanent du Gabac(premier plan) s'adressant aux médias/Adiac

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