Ghana : la présidente de la Cour suprême suspendue de ses fonctions

La suspension de la présidente de la Cour suprême, la plus haute magistrate du pays, par le président ghanéen John Dramani Mahama, a été décidée à cause de trois pétitions distinctes demandant sa révocation sur la base d’allégations de falsification des dossiers judiciaires et d’utilisation abusive des fonds publics. Les plaintes dont les détails n’ont pas encore été rendus publics ont conduit à la formation d’un comité d’enquête de cinq membres, composé de professionnels du droit et de l’enseignement, ainsi que d’anciens fonctionnaires.

La décision a suscité de vives réactions de l’opposition, notamment du ‘’Nouveau parti patriotique’’ (NPP), dénonçant une manœuvre politique visant à affaiblir l’indépendance de la justice. Des responsables du NPP ont exprimé leur intention de contester la procédure devant la Cour suprême, arguant que la juge Gertrude Torkornoo, en poste depuis 2023, n’a pas eu l’opportunité de répondre aux accusations avant sa suspension.

Cette suspension, la première du genre depuis l’adoption de la Constitution de 1992, a été décidée après la consultation du Conseil d’Etat et l’établissement de plusieurs preuves pour exiger l’ouverture d’une enquête, conformément à l’article 146 de la Constitution. Une décision inédite dans l’histoire judiciaire du pays, qui soulève des inquiétudes sur l’indépendance de la justice à quelques mois des échéances électorales majeures.