Mutuelles : la Mucasoc fête ses dix ans

Jeudi 15 Août 2013 - 12:45

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Au cours d’une messe samedi dernier, la Mutuelle catholique de solidarité (Mucasoc) a rendu grâce et prié pour renforcer son unité autour de ses objectifs de solidarité

Une association catholique de solidarité, une de plus ? La question est bien superflue au regard des besoins immenses des populations, chrétiennes ou pas. Mais la Mucasoc apporte son aide avec une touche qui lui est toute particulière. Au sortir de la période des violences dont le pays a souffert à la fin des années 1990, personne ne semblait se préoccuper d’un autre volet des conséquences de ces affrontements : le sort des morts. C’est dans le souci de donner une sépulture digne aux nombreuses victimes, souvent anonymes, de ces conflits que la Mucasoc s’est particulièrement distinguée.

Fort heureusement, même quand rien ne le signalait, les populations ont gardé intacts en mémoire les endroits où des victimes des violences avaient été ensevelies à la sauvette. Il a fallu les déterrer, placer les restes visibles dans un cercueil, leur assurer des funérailles chrétiennes et les conduire reposer dans un cimetière digne de ce nom. Cela peut sembler peu de choses, mais il faut avoir vécu l’intense émotion de tels instants pour reconnaître les mérites de la Mucasoc dans l’action qu’elle a menée sur le terrain.

Cet aspect des choses n’est toutefois qu’un des volets dans lesquels la mutuelle a suscité respect et admiration, y compris de la part de la hiérarchie catholique. Elle a effectivement décidé d’étendre son activité, pour la rendre moins passive, avec la création de Mucasoc-Développement. C’est avec cette branche que des étendues agricoles ont vu le jour à Imbama, produisant une quantité non négligeable de sacs de foufou. Et on ne parle pas de l’action d’assistance aux veuves, pauvres et orphelins de l’archidiocèse de Brazzaville, ou encore des opérations en faveur des membres eux-mêmes quand ils sont frappés par le deuil ou la maladie.

Cette action multiforme a été rappelée et saluée samedi 10 août au cours d’une joyeuse et festive messe d’anniversaire célébrée devant la grotte mariale du grand séminaire Émile-Biayenda à Kinsoundi. Après l’homélie de l’abbé Mesmin, Mgr l’archevêque de Brazzaville, Anatole Milandou, s’est félicité de l’action de cette association. « Vous fêtez aujourd’hui les dix ans de votre mutuelle alors qu’on vous donnait peu de chances de succès, c’est le signe que vous avez eu des dirigeants sérieux. Continuez dans la prière, persévérez dans la solidarité, dans l’unité et la diversité pour être encore plus dynamiques. En aidant ceux qui sont dans le besoin, vous mettez l’Évangile en pratique, parce que l’Évangile ce sont ces actes-là », a insisté Mgr Anatole Milandou.

À la fin de messe, colorée, dansante et priante tout à la fois, Mgr l’archevêque a remis des diplômes d’honneur à des membres particulièrement actifs de l’association : Jacques Mayassi, Makita, Adolphe Massounda, Gérard Missamou, Monique Nkengou, Pierre Kouyakassana, Florent Mayoulou, Gabriel Loubassou. À titre posthume, il a décerné le diplôme d’excellence au président fondateur de la Mucasoc aujourd’hui décédé, Joseph Manounou. Un autre membre, Prosper Mbilampassi, lui aussi décédé, a reçu le diplôme d’honneur à titre posthume. Rappelons qu’aujourd’hui la Mucasoc est présidée par Joseph Manounou, homme d’un dynamisme contagieux, mû par les trois mots slogans de la mutuelle : amour, fraternité, solidarité.

Lucien Mpama