Libye : la Cour suprême invalide le Parlement issu des élections du 25 juin

Samedi 8 Novembre 2014 - 14:30

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Le Parlement élu lors des élections du 25 juin dernier, boycotté par les islamistes, mais soutenu par la communauté internationale, vient d’être invalidé par la Cour suprême libyenne.

La décision de la Cour suprême est définitive, son effet est immédiat, et est susceptible d’aucun recours, souligne l’instance judicaire. La Cour était appelée à se prononcer sur la constitutionnalité du Parlement, suite à un recours déposé par Abderraouf al-Manai, un député islamiste.

Quelques instants après l'annonce de la décision de la Cour, des concerts de klaxon et des tirs de joie ont résonné à Tripoli où les miliciens de Fajr Libya fêtaient leur victoire.

La coalition de milices, Fajr Libya qui contrôle Tripoli et les puissants groupes islamistes qui règnent à  Benghazi, ont contesté cette chambre dès sa mise en place en juin dernier. Ces islamistes ont même empêché la tenue des sessions parlementaires à Benghazi, la ville où se situe le siège de l’institution.

Dominé par les anti-islamistes, le nouveau Parlement était obligé de se réunir depuis son élection à Tobrouk, dans l'extrême est de la Libye, craignant les menaces islamistes à Benghazi, une ville théâtre de violences quotidiennes.

Abderraouf al-Manai, le député islamiste, ainsi que d'autres députés du même groupe, accusent l’actuel Parlement dominé par des libéraux d'avoir outrepassé ses prérogatives en appelant en août à une intervention étrangère en Libye pour protéger les civils. Cet appel avait été lancé par les libéraux après la prise de la capitale par Fajr Libya, une des coalitions des milices islamistes.

Mardi 4 novembre dernier, les occidentaux, notamment la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont proposé à ce que soient ajoutés à la liste noire terroriste de l'ONU, les djihadistes d'Ansar Asharia, l'une des milices qui contrôle une partie de la ville de Benghazi, en raison de leurs liens avec Al-Qaïda.

La plupart des députés qui boycottent le Parlement soutiennent le groupe de Fajr Libya, qui a formé un gouvernement parallèle soutenu par les militants islamistes.

La décision de la Cour intervient alors que des violents combats opposent depuis quelques jours à Benghazi, les islamistes aux forces pro-gouvernementales. Selon des sources médicales, ces affrontements ont fait plus de trente morts en trois jours.

Nestor N'Gampoula