Burkina Faso : l’armée réclame la présidence du parlement de transition12-11-2014 19:00 Les forces vives de la nation, partis politiques, société civile, leaders religieux et traditionnels sont depuis en concertation en vue d’examiner les amendements de l’armée sur le projet de charte de la transition. « Parmi nos propositions, on a demandé que le Conseil national de transition, organe législatif, soit présidé par un militaire et comprenne aussi des militaires », a révélé un gradé burkinabè. Mardi, l’homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Isaac Zida, avait averti les médiateurs de la Cédéao, le président sénégalais Macky Sall et son homologue togolais, Faure Gnassingbé que l’armée comptait apporter des amendements à la charte constitutionnelle édictée par les forces vives. Cette annonce avait conduit les médiateurs de la Cédéao qui séjournent à Ouagadougou à entamer une série de consultations avec l’opposition, la société civile et les autorités religieuses et traditionnelles pour leur expliquer les l’intentions de l’armée. Selon des sources concordantes, plusieurs Burkinabés semblent approuver la demande de l’armée. Pour ces derniers en effet, « le fait pour l’armée de céder aux civils la présidence de la transition constitue une concession ». « Mais que le président et le Premier ministre de la transition soient des civils, ça, c’est acté », a estimé Luc Marius Ibriga, responsable d’ONG et membre reconnu de la société civile. Dans le projet de Charte constitutionnelle, les initiateurs ont prévu une Assemblée de transition de 90 députés, un gouvernement de 25 ministres et enfin un président civil. En ce qui concerne la répartition des sièges par entité, seuls 10 sièges sont attribués aux militaires et 10 autres au CDP, parti de Blaise Compaoré et les groupements de l’ancienne majorité. Au sujet de l’assemblée de transition, la proposition des forces vives est bien différente du point de vue de l’armée qui voudrait que l’Assemblée de transition comporte 60 membres, répartis équitablement entre l’opposition (15 sièges), la société civile (15), l’armée (15) et l’ancienne majorité (15). Pour le moment, il faut noter que le temps presse pour toutes les parties engagées dans la crise burkinabè. Si le 3 novembre dernier, l’UA avait donné un ultimatum de quinze jours au lieutenant-colonel Isaac Zida pour qu’il cède le pouvoir aux civils, certains diplomates estiment que malgré le délai fixé par l’organisation africaine, qui expire mardi 18 novembre prochain, l’adoption du projet de charte est un pas important qui a été franchi. . Fiacre Kombo (stagiaire) |