Parution : les actes du colloque sur le Roi Njoya publiés

Le livre est une somme d’actes scientifiques construits à l’occasion du colloque international organisé, du 27 au 28 novembre 2013, par l’université de Yaoundé I au Cameroun sur la place du Roi Njoya dans l’historiographie africaine et l’impact de sa contribution sur l’évolution de la civilisation africaine. Ce colloque contribuait à promouvoir la vie et l’œuvre du roi Njoya, sources d’inspirations pour la jeunesse africaine. Un homme qui durant sa vie n’a cessé de preconiser la dialogue des cultures fut sans conteste un visionnaire et une personnalité marquante de l’histoire africaine.

Évoquer l’œuvre du roi Njoya, créateur de la civilisation,  a servi de revisiter l’une des pages les plus brillantes de l’histoire africaine dans un contexte où la réécriture de l’histoire de notre continent est devenue un des enjeux majeurs de la renaissance africaine. « Njoya est certes souverain des bamoums mais il est devenu très vite de par son génie créateur une des icônes reconnues de l’Afrique, une des marques déposés du Cameroun et de la mémoire de l’Afrique. Tout jeune souverain avec les moyens de sa politique, Njoya avait tôt éprouvé la nécessité d’une forme de communication et de pérennisation de son action. Il lui vint la création de l’écriture avant l’avènement de l’occident dans l’espace Bamoum », a souligné Hamidou Komidor Njimoluh, ambassadeur du Cameroun au Congo, initiateur du colloque.

Cet ouvrage est divisé en cinq chapitres parmi lesquels ceux portant sur la rencontre du roi Njoya avec les civilisations; l’historicité du royaume Bamoun et la singularité du règne Njoya; la trajectoire particulière et renaissance africaine; l’écriture et productions des savoirs faire en Afrique.

Njoya roi des Bamoun est cet africain pluridimensionnel à la fois homme d’État, philosophe, bâtisseur, urbaniste, agronome, pédologue, géographe, concepteur mécanique, inventeur de la langue d’écriture et de religion, cet écrivain, musicologue mécène qui a coté d’autres icones du panthéon africain nous rappelle que l’Afrique a dans sa mémoire des figures de ranimer la flamme de notre fierté.

Njoya est né autour de 1872 de Njapndounke et de Nsangou 16^e roi des Bamouns. Sa naissance correspond dans l’histoire africaine à la période faste d’exhibition racistes, notamment les zoos humains ou les Africains, offerts tout nus à la curiosité des visiteurs, garantissaient le triste succès populaire des expositions coloniales.

Njoya ne tarde pas d’émerveiller à bas âge l’entourage de son père, par des multiples démonstrations d’une intelligence exceptionnelle. Conquis par son génie, le roi Nsangou son père le désigne héritier du trône, peu avant une guerre qui lui coûta la vie. Njoya accède donc au trône en 1886 un an après la fin du congrès de Berlin.

le roi njoya voulu tirer profit de sa rencontre avec l’occident. Il avait cherché à s’approprier le monde de l’autre et le fondre dans le sien dans une alchimie qui allait donner naissance non à un Janus biface à la double culture, mais à un nouvel être au confluent des cultures, retrouvant son bonheur dans le métissage absolu des cultures, dans l’appropriation de l’essentiel chez l’autre et surtout dans la conformité de l’être et de son environnement en mutation permanente. Il ne s’agissait pas pour njoya d’absurdes confrontations civilisationnelles, mais de nécessaires concurrences dans le champ de la production de sens, par la quête des paradigmes de l’excellence. Le roi njoya acceptant son hybridité comme valeur de civilisations par laquelle il conquiert le monde et s’y positionne positivement en le dépouillant des scories pour une synthèse intelligente des valeurs.

Le colloque international avait été fortement soutenu par l’Unesco, la République du Cameroun, la République du Congo et la Guinée équatoriale. Il a rassemblé un nombre important de chercheurs venus de plusieurs continent et et a été conçu et mise en forme par Hamidou Komidor Njimoluh, ambassadeur du Cameroun au Congo et prince du palais royal Bamoum Foumban.