G20 : le sommet d’Istanbul se termine sur une note pessimisteMercredi 11 Février 2015 - 11:54 La rencontre d’Istanbul en Turquie, tenue du lundi 9 au mardi 10 février a été l’occasion pour les argentiers du groupe des vingt (G20) de dresser le bilan de l’économie mondiale. Après avoir fait une appréciation négative de la croissance mondiale, les ministres des Finances et banquiers centraux de l’organisation des pays nantis se sont promis de la relancer par le biais d’outils budgétaires et monétaires. Dans un communiqué rendu public à l’issue des travaux, les participants ont souligné que tout doit être mis en œuvre pour relancer l’économie. « Nous réexaminerons de manière régulière nos politiques budgétaires et monétaires et agirons de manière décisive si nécessaire », ont-ils précisé. Leur optimisme est fondé sur le fait que la chute des prix pétroliers aura pour effet de donner un coup de pouce à l’économie mondiale. La baisse de croissance actuelle de l’économie mondiale est justifiée par plusieurs facteurs. Pour faire face au sombre tableau présenté sur cette croissance, les délégations présentes n’ont pas exclu « un certain regain d’optimisme » durant les discussions, a indiqué Christian Noyer gouverneur de la banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE. Le gouverneur de la Banque de France a dit espérer de grands changements prometteurs. « Nous pouvons avoir de bonnes surprises, à la fois mondialement et dans la zone euro », a-t-il relevé. « Il y a un accord clair de tous les pays du G20 sur le fait que les politiques monétaires sont prises pour des raisons domestiques qui tiennent à l’objectif de prix fixé aux banques centrales », a poursuivi Christian Noyer. Il a signalé que la réunion d’Istanbul n’a pas laissé percer signe d’une quelconque guerre des monnaies. Par ailleurs, les participants ont appelé à une action concertée en vue de sévir contre le financement des groupes terroristes. Ils ont réclamé des « directives en vue de renforcer la transparence des systèmes de paiement afin de limiter le risque d’être amené sans le savoir à financer le terrorisme et le blanchiment d’argent ». La rencontre d’Istanbul a été aussi l’occasion de faire le point sur la faible croissance de la zone euro et du Japon, mais aussi de remarquer que certaines économies émergentes emboîtent aussi le pas à ce sujet. Hormis cela, les grands argentiers ont salué le choix de la BCE d’opter elle aussi la méthode monétaire dite de l’assouplissement quantitatif, en dépit des réserves de l’Allemagne, estimant que cette manière de faire aura inévitablement pour effet de soutenir la reprise dans la zone euro. Les assises d’Istanbul ont permis de rappeler aux membres du G20 leurs engagements précédents, une stratégie que les dirigeants turcs résument par l’expression « Tenez parole ou expliquez-vous ». Ce rappel valait la peine puisque lors de ce sommet tenu en Australie, les pays de l’organisation s’étaient entendus sur un « Plan d’action de Brisbane » comportant un millier d’engagements. L’objectif était d’ajouter plus de 2.000 milliards de dollars à l’économie mondiale et de créer des millions de nouveaux emplois pendant les quatre prochaines années. Ces engagements ambitieux devraient être réduits à cinq ou dix priorités par pays à la réunion d’Istanbul afin de pouvoir mieux en vérifier la mise en œuvre. En marge des travaux, le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a appelé certains pays européens dont l’Allemagne à modifier leurs politiques budgétaires afin de relancer la demande. « En Europe, il y a besoin davantage de politique budgétaire parce que la demande y est trop faible (…). Plusieurs pays ont de la marge en matière de politique budgétaire. Ils doivent utiliser cette marge pour stimuler la demande », a-t-il conclu.
Nestor N'Gampoula |