Débat sur la Constitution : La Caresco sollicite des journalistes le recadrage du discours politique

Mercredi 6 Mai 2015 - 17:15

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Une délégation de la Coordination des asssociations et réseaux de la société civile congolaise (Caresco), conduite par son président Yves Bernard Mahoungou Massila a eu le 6 mai à Brazzaville, une séance de travail avec le Conseil supérieur de la liberté de communication(Cslc), organe de régulation des médias.

Les entretiens entre les deux parties ont porté sur la nécessité pour les journalistes de recadrer les discours politiques en cette période préélectorale dominée par le débat sur le changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002. Selon le président de la Caresco, il était question de décliner au Cslc les conclusions de la dernière  assemblée générale de cette plate-forme associative en ce qui concerne le volet de la communication.

 Au cours de ces dernières assises, la Caresco avait arrêté quelques recommandations relatives au climat politique qui prévaut actuellement au Congo et dont les médias ont un grand rôle à jouer dans le maintien de l’équilibre social, a expliqué Yves Bernard Mahoungou Massila.

« Nous avons constaté que  depuis un certain temps, des propos tenus par les hommes politiques ne sont pas de nature à maintenir l’équilibre social. Nous avons pensé qu’il faudrait organiser des réunions plus élargies avec le ministère de la communication, le ministère de l’intérieur, les partis politiques et les  organes de presse, afin de déterminer une ligne de conduite commune dans la production et  l’exploitation du discours politique », a déclaré le président de la Caresco.

A la question de savoir si ce recadrage du discours politique ne constituerait pas une forme de censure que le Cslc exercerait sur les médias, le président de la Caresco a indiqué qu’il ne s’agit nullement de la censure. « Nous voulons tout simplement contribuer au maintien de l’équilibre social au Congo pendant cette période où l’activité politique est très intense, afin d’éviter des propos qui peuvent troubler  la paix sociale. Nous savons que le Cslc fait ce travail quotidiennement. Nous sommes venus lui rappeler de redoubler davantage d’efforts dans ce sens », a-t-il expliqué.

De son côté, le président du Cslc, Philippe Mvouo a salué  l'initiative de la Caresco ; car, a-t-il dit, le discours politique polarise actuellement l’actualité nationale. « Tous les états-majors politiques sont très actifs sur le débat relatif au changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002. Vous suivez comme moi les discours politiques ici et là. La Caresco qui demeure vigilante au  maintien de l’équilibre social a bien voulu aujourd’hui rappeler au Cslc les conclusions de sa dernière assemblée générale, notamment sur le point lié au traitement du discours politique par les professionnels de l’information et de la communication », a-t-il indiqué.

La Caresco, a-t-il poursuivi, est venue nous interpeller qu’il est temps de rappeler davantage à la presse ses principales missions sociales en insistant sur la responsabilité du journaliste et l’observation des règles éthiques et déontologiques du métier par celui-ci. « Les discours politiques portent les germes de la violence et de la haine. Il n’est pas tolérable que les journalistes reprennent ses textes  sans faire l’effort de les traiter ; parce qu’au finish, ce sont les révoltes et les troubles que l’on prépare entre les citoyens  congolais», a-t-il martelé.

Le président du Cslc a indiqué, par ailleurs,  que les membres de son institution ont bien accueilli ce message qui s’inscrit dans le cadre de la pédagogie quotidienne du Cslc à l’égard des professionnels des médias, dans le but, a-t-il rappelé, de maintenir la paix sociale et de lutter contre la violence.

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Yves Bernard Mahoungou Massila