Droits de l’homme : le Congo invité à respecter ses engagements dans la lutte contre la peine de mort

Mercredi 9 Octobre 2013 - 18:44

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La Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Fiacat) et l’Acat Congo ont invité le gouvernement congolais et les autres États à abolir la peine de mort dans les plus brefs délais et pour tous les crimes

Depuis 2003, l’humanité célèbre le 10 octobre de chaque année la Journée mondiale contre la peine de mort. À la veille de cette célébration, la Fiacat, une organisation non gouvernementale internationale de défense des droits de l’homme luttant pour l’abolition de la torture et de la peine de mort, et l’Acat Congo ont rappelé, dans une déclaration rendue publique, qu’aucune étude scientifique n’a pu démontrer que le taux de criminalité est lié à l’application de la peine de mort.

C’est ainsi qu’elles ont demandé au Congo et aux autres États de ratifier le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Celui-ci vise à abolir la peine de mort et à impliquer les populations dans le processus d’abolition de cette pratique. « La Fiacat et l’Acat Congo regrettent que le gouvernement congolais n’ait malheureusement à ce jour tenu aucun de ses engagements de lancer un débat national sur la peine de mort à l’issue duquel il se déterminerait et d’accélérer le processus de ratification du deuxième protocole facultatif au PIDCP », ont-elles déploré.

D’après ces deux ONG, les pays détenant les taux de criminalité les plus élevés ne sont pas toujours des États abolitionnistes. À l’inverse, commentent-elles, de nombreux pays qui maintiennent encore la peine de mort se trouvent aujourd’hui confrontés à une hausse de la criminalité. « La peine de mort est donc inefficace, car elle n’est pas plus dissuasive que les autres sanctions pénales. Le supposé caractère dissuasif de la peine de mort, au même titre que la lutte contre le terrorisme ou la mise en avant du relativisme culturel, ne légitime en aucun cas l’application de la peine de mort », peut-on lire dans cette déclaration.

Aujourd’hui, poursuit le document, 99 pays ont aboli la peine capitale pour tous les crimes, 7 ont aboli la peine de mort pour tous les crimes sauf les crimes exceptionnels tels que ceux commis en temps de guerre, et 35 États peuvent être considérés comme abolitionnistes de fait : la peine de mort est toujours prévue par leur législation, mais ils n’ont procédé à aucune exécution depuis au moins dix ans. « Ce sont ainsi 140 pays qui ont aboli la peine capitale de jure ou de facto. Mais 58 pays et territoires maintiennent encore la peine de mort et appliquent ce châtiment. »

Rappelons que la Journée mondiale contre la peine de mort met l’accent sur l’absence de corrélation entre l’abolition de la peine de mort et un accroissement du taux de criminalité. Pour la Fiacat et l’Acat Congo, beaucoup d’États soutiennent encore cette théorie qui permet souvent de contenter une opinion publique hostile à l’abolition de la peine de mort.

Parfait Wilfried Douniama