Enseignement supérieur : la tutelle envisage des sanctions pour les établissements privés non conformes

Jeudi 10 Octobre 2013 - 19:17

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Le ministre de l’Enseignement supérieur, Georges Moyen, entend, d’une part sanctionner les établissements privés qui ne remplissent pas les conditions que la tutelle a fixées depuis quatre ans, d'autre part encourager ceux d’entre eux qui ont déployé d’énormes efforts pour s’améliorer

Les travaux de la deuxième session ordinaire de la commission d’agrément des établissements privés d’enseignement supérieur se sont ouverts le 10 octobre à la Grande bibliothèque universitaire à Brazzaville. Les participants vont, pendant deux jours, examiner 52 dossiers dont 12 de demande d’autorisation de création et 40 fonctionnant actuellement dans le pays qui viennent de passer la phase pédagogique des inspections et de contrôles. Ouvrant les travaux, le ministre Georges Moyen a rappelé qu’avec la mise en place d’une politique globale d’assurance qualité au plan national, telle que recommandée par la communauté internationale, une équipe d’experts internationaux est nécessaire. Elle devra garantir désormais la fiabilité et la crédibilité de l’évaluation des établissements tant publics que privés de l’enseignement supérieur dans le pays. Dorénavant, a-t-il indiqué, l’octroi de l’agrément est assujetti à l’accréditation préalable des programmes de formation des établissements privés du sous-secteur d’enseignement supérieur. « Le contrôle et l’inspection deviennent désormais des conditions nécessaires et indispensables, préalables à la présentation des dossiers à l’agrément provisoire ou définitif. Le contrôle, l’inspection et l’évaluation font partie de la culture académique de l’ensemble de la communauté nationale de l’enseignement supérieur », a-t-il précisé.

Il a aussi rappelé qu’une période indispensable minimale de cinq ans s’était imposée logiquement entre l’obtention de l’agrément provisoire et celle du dépôt des dossiers de demande de l’agrément définitif. Ce délai minimal, a ajouté le ministre, permet une évaluation objective des activités des établissements privés d’enseignement supérieur. « Pendant cette période de cinq ans, les établissements privés, bénéficiaires d’un agrément provisoire qui n’auront pas fourni suffisamment d’efforts pour se conformer aux normes et à l’ensemble des dispositions législatives et règlementaires en vigueur, seront écartés de la course à l’agrément définitif, en se voyant retirer leur agrément provisoire à l’issue des contrôles et des inspections », précise-t-il.

Georges Moyen a invité par ailleurs les membres de la commission d’agrément à prendre de la hauteur et à examiner les 52 dossiers soumis à leur expertise avec la plus grande objectivité, impartialité et confidentialité qui s’imposent aux véritables jurys d’examens. Il s’est également engagé à mettre de l’ordre dans le sous-secteur. Il a souligné par exemple la nécessité de ne plus tolérer l’existence d’établissements privés d’enseignement supérieur, logés dans des bâtiments inappropriés, abritant des maisons de commerce diverses. Pour lui, il n’est plus question d’être complaisants avec des établissements privés, cohabitant avec des écoles d’enseignement secondaire, primaire, des établissements sans cour de récréation, sans un minimum d’enseignants permanents et qualifiés. « Nous devons non plus continuer à être complaisants avec les établissements implantés dans un environnement inapproprié et impropre aux activités pédagogiques. Nous ne devons plus continuer à héberger nos établissements privés d’enseignement supérieur dans des maisons d’habitation non conformes aux normes de construction applicables à l’école », a-t-il insisté.

Enfin, il a décidé de ne plus donner le quitus aux établissements qui n’auront pas obtenu l’accord préalable d’ouverture du ministère, ainsi qu’à ceux qui ouvrent des cycles de master sans avoir obtenu l’agrément définitif qui consacre l’accréditation des programmes et diplômes du 1er cycle. « J’estime pour ma part, que quatre années académiques d’accompagnement et de sensibilisation des établissements privés d’enseignement supérieur par le ministère, ont été largement suffisantes pour exiger de ceux-ci les changements attendus », a conclu Georges Moyen.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le ministre Georges Moyen s’adressant aux participants. Photo 2 : Les participants à la deuxième session ordinaire de la commission des agréments. crédit adiac