Religion : il y a cinq ans, s’éteignait Mgr Kombo

Lundi 21 Octobre 2013 - 15:15

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Des messes commémoratives sont prévues en mémoire du prêtre jésuite mort en France en 2008

Le 22 octobre 2008 s’éteignait à Paris, à l’âge de 67 ans, Mgr Ernest Kombo. Emporté par un cancer après un long séjour à l'hôpital, celui qui était évêque d’Owando, s’en est allé dans une atmosphère loin d’être sereine. Premier jésuite congolais, ancien président du Conseil supérieur de la République pendant les années transitoires vers la démocratie pluripartite (1991-1992), Mgr Kombo a laissé un héritage dont un inventaire patient et objectif attend encore d’être vraiment fait.

Car l’homme n’était pas de ceux que l’on abordait tout d’un bloc : c’était un feu impétueux et un bouscule-tout qui, s’étant mêlé de politique par autorisation expresse du Vatican – et pour un temps limité à la Conférence nationale souveraine et les mois de transition suivants – n’a pu esquiver les « coups » réservés aux politiques. Suspicions, critiques et même antagonismes forts ont émaillé la dernière décennie de sa vie. On se rappelle encore la phrase de menace du président Lissouba à son encontre : « Les cimetières sont pavés de gens illustres ! » Mgr Kombo aura assis l’image d’un homme de passion pour son pays.

Sa recherche effrénée de la transparence n’a pas toujours su lui donner raison sur tout. Lui qui, à l’ouverture de la Conférence nationale de 1991, amenait une classe politique congolaise à peine sortie du marxisme athée à accepter au moins trois des dix prescriptions du Décalogue chrétien, n’a pas toujours su se faire entendre. « Tu ne mentiras point, tu ne voleras point, tu ne tueras point ! » avait-il rappelé aux dirigeants. Aussitôt la transition refermée, et à peine s’était-on lavé les mains en signes rituels de renoncement au mal, les violences reprenaient avec furie.

Mgr Kombo aura au moins su représenter la personne-charnière vers le pluripartisme du Congo. Ce 22 octobre, beaucoup le rappelleront dans des messes dites à son intention, à Brazzaville et à Rome. La diaspora congolaise de France est, elle aussi, une des habituées de cette commémoration annuelle ; il ne serait pas étonnant qu’elle annonce quelque activité en lien avec cette date.

Lucien Mpama