Drame du 4-mars : les commerçants de la zone du sinistre reviennent à la charge

Lundi 21 Octobre 2013 - 16:18

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Le Collectif des commerçants de la zone du sinistre du 4-mars 2012 a, au cours d’une conférence de presse le 20 octobre, dénoncé la « volte-face » du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, quant à la résolution de leur situation

Le président de ce collectif, Jean Serge Ibara, reproche au gouvernement, précisément au directeur de cabinet du ministre des Finances, de ne pas avoir respecté son engagement pris lors de la réunion tripartite du 7 octobre, sous la médiation du directeur général de la police, le général Jean-François Ndenguet. En effet, selon lui, au terme de cette rencontre, il avait été décidé de la constitution d’une nouvelle commission devant reprendre dès le lundi 14 octobre, l’opération de recensement physique des commerçants victimes du drame du 4-mars 2012 à Mpila. « J’avais sensibilisé les populations, sachant qu’on devait reprendre ce travail dès le lendemain, malheureusement, comme d’habitude, ils ne sont pas venus. Cela commence à bien faire, vous ne connaissez pas la réalité du terrain, ceux qui y vont vous présentent le travail et vous en doutez systématiquement », a-t-il déploré, faisant allusion aux premières évaluations faites par le collectif, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) et la Direction générale de la police (DGP), remises en cause par les services des finances.

L'orateur a également regretté le fait que les autorités ne proposent aucune alternative alors que la situation des commerçants ne cesse de se dégrader chaque jour. D’après lui, malgré l’engagement du chef de l’État, devant le Parlement réuni en congrès, aucun pas n’a été franchi. « C’est comme si les gens n’avaient pas envie d’exécuter cette directive. On peut être coincé parce qu’il n’y a pas de liquidités, mais on peut au moins nous dire d’attendre lorsqu’il y aura de l’argent ; même pour avoir une évaluation réelle, on tergiverse, et c’est ce que nous n’acceptons pas », a insisté Jean Serge Ibara.

Septembre a été le mois le plus malheureux pour le collectif, qui a perdu deux de ses membres

Pour lui, la dégradation des conditions de vie des commerçants sinistrés a poussé certains d’entre eux à repartir vers les villages avec leurs familles car ils n’ont plus la possibilité de vivre à Brazzaville. À l’annonce de la reprise de l’opération de recensement physique, a-t-il expliqué, ils étaient nombreux à être revenus dans la capitale pour se fait enrôler. « Cette manière de nous traiter est pour nous un manque de considération. Nous ne pouvons pas comprendre que vingt mois après, l’administration chargée du règlement de cette question ne connaisse pas le nombre de commerçants victimes du drame du 4 mars 2012 et le montant global de leur indemnisation », a dénoncé le président du collectif.

Le conférencier a, par ailleurs, rappelé que leur ultimatum du 30 septembre, qui avait été suspendu à cause des négociations avec la DGP et le cabinet du ministère des Finances, était encore d’actualité. Sans dire ce qu’il entend faire exactement, le collectif a réitéré ses menaces. « Le mois de septembre a été le plus malheureux pour notre collectif qui a perdu trois de ses membres. Nous pouvons par exemple prendre le corps de l’un de nos collègues morts pour aller le déposer au ministère des Finances parce que nous ne pouvons pas l’enterrer. Il faut que nous soyons aussi nourris parce que les autres sinistrés ont bénéficié de quelques avantages, ils ont été aidés dans la nutrition, les soins, le logement, mais nous n’avons rien. Ce sont ces actions que nous avons programmées dans notre ultimatum du 30 septembre », a conclu Jean Serge Ibara, répétant que leur calvaire se poursuivait.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le président du collectif s'entretenant avec ses membres après la conférence de presse. crédit photo Adiac