Mines : clôture de l'atelier sur la révision du code minier

Mardi 5 Novembre 2013 - 18:00

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Les participants à cet atelier qui s’achève aujourd’hui ont visualisé « Cœur de Fer », un documentaire de 33 minutes sur l'extraction minière dans la forêt tropicale du bassin du Congo, qui explore la complexité de l’extraction minière dans une région habitée par les peuples autochtones, Bantu Baka et Bakola, un endroit pour les gorilles, chimpanzés et éléphants

La problématique du développement du secteur minier dans le vaste paysage forestier éloigné, Tri-national Dja-Odzala-Minkébé (Tridom) est bien expliquée dans ce film documentaire. Les mines de fer promettent des emplois, des infrastructures et de nouveaux revenus, mais existe-t-il un équilibre entre les avantages et les impacts ? 

À travers ce film, WWF, en partenariat avec la Banque mondiale, a voulu sensibiliser l’administration congolaise, même si le documentaire n’a pas pris en compte les réalités de la République du Congo. Les images et interventions des différents acteurs, se résument à : l’activité minière doit être encadrée ; des forêts, des montagnes, des sites protégés (chute et autres) vont disparaître ; c’est le prix à payer en permettant l’extraction du fer dans le Tridom. Des inquiétudes se dégagent car les opérateurs miniers ne discutent pas bien sur les objectifs. Car pour eux, c’est le développement de leur projet minier à n’importe quel prix, alors qu’il faut prendre aussi compte de l’amélioration des conditions de vie des populations.

« L’idée est de sensibiliser les décideurs sur le développement qui est en train d’arriver. S’il est mal mené, il pourrait emmener beaucoup de conséquences sur le Tridom entre le Gabon, le Cameroun et le Congo », a indiqué Pauwel De Wachter, le coordonnateur du Tridom, ajoutant : « Si on fait bien, on aura un développement minier modèle. Les mines coexistent avec la conservation et l’écodéveloppement. »

Pauwel De Wachter a également insisté sur la prudence face au développement des mines solides pour éviter de détruire la forêt. En commentant le film, il est revenu sur la solution consistant à regarder les impacts de façon cumulative et non cas par cas. « Quand un projet veut construire par exemple une route de 80km à l’intérieur de la forêt inhabitée, il faut mettre une barrière de contrôle ; il ne faut pas que les immigrants viennent de partout pour créer de nouvelles villes. Quand la forêt va se dégrader, il faut pousser le développement vers les villes existantes », a suggéré Pauwel De Wachter.

Une solution toute faite n’existe pas

Le Tridom a été choisi parce que c’est une zone connue au niveau de l’Afrique, très peu peuplée, avec une forêt tropicale plus ou moins intacte où vit une diversité de faune. En même temps, un véritable potentiel minier existe. « Il sera très intéressant de voir comment ces recherches minières peuvent être développées dans les 3 pays qui font partie du Tridom. Comment exploiter ces richesses en préservant et en respectant la nature de cette zone », s’est interrogé Kirsten Lori Hund, spécialiste des Mines à la BM. Une solution toute faite n’existant pas, l’institution internationale appuie tout simplement les gouvernements afin qu’il y ait un développement durable. Le mouvement économique étant très important, le secteur des mines pourrait rapporter de l’emploi comme des revenus.

La BM essaie de travailler avec le gouvernement dans les différents pays sur les questions d’aménagement du territoire. En tant que facilitateur, elle l’oriente à mieux coordonner à travers un dialogue avec les différentes parties prenantes. Cependant, quelques représentants de l’administration congolaise, après avoir suivi le film, ont réagi vivement. Selon eux, le Congo ne connaîtra pas les mêmes problèmes que les deux autres pays, pris comme exemple dans le documentaire.

Se basant sur des chiffres, un spécialiste en économie forestière a rassuré l’auditoire, en affirmant que le Congo n’avait pas encore commencé la déforestation et que 15% de la superficie forestière nationale sont constitués d’aires protégées. Un autre intervenant a déclaré qu’au Congo, il y aura moins de problèmes, surtout que les zones qui seront exploitées par les sociétés minières sont désertes. Il s’est justifié en expliquant que les populations autochtones sont nomades et les infrastructures à construire sont souvent rectilignes.

« Le film est là pour faire réfléchir. Essayons de bien accompagner les investisseurs. Au Congo, les districts de Souanké, Badondo et Nabemba sont dans des zones intactes, où il n'y a quasiment pas de villages. Soyons prudents avec le développement des mines », a conclu le coordonnateur de WWF.

 

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Les participants à l'atelier sur la révision du code minier ont visionné un documentaire sur le Tridom.