Droits de l’homme : le ministre des Finances appelé à mettre fin aux entraves à la liberté syndicale

Mercredi 6 Novembre 2013 - 18:01

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L'Asadho a demandé à Patrice Kitebi de cesser toute menace contre les syndicalistes et agents du ministère des Finances en grève et de renoncer aux actes tendant à diviser les membres de la délégation syndicale.

Dans un communiqué publié le 6 novembre, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a dénoncé des actes d’atteinte à la liberté syndicale accompagnés de menace commis par le ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi, contre les membres de l’intersyndicale de l’administration des finances. Les actes décriés par cette ONG feraient suite au mouvement de grève déclenché par les agents du ministère des Finances.

Citant des informations qui lui sont parvenues, l’ONG a noté qu’après la mise en demeure relatif au préavis de grève de soixante douze heures du 18 octobre, les agents du ministère précité avaient, au cours de l’assemblée générale tenue à Kinshasa le 22 octobre, déclenché la grève en bloquant les entrées de leurs bureaux avec les cadenas.

Aussi, a noté l’association, en date du 25 octobre, le secrétaire général par intérim du même ministère avait-il  téléphoné  aux trente-trois permanents, délégués et suppléants syndicaux pour une rencontre avec le cabinet du ministre délégué aux Finances. Alors que les trente-trois permanents syndicaux avaient exigé conformément à la décision de leur assemblée générale une invitation écrite avant toute rencontre. L’Asadho a trouvé curieux que, contre toute attente, « quatorze d’entre ces syndicalistes, en contre partie d’une somme d’argent reçue du ministre en présence du vice-ministre, secrétaire général par intérim, chef de division des services généraux et de la conseillère administrative,  ont scié les cadenas placés par les grévistes et ont mis fin à la grève sans l’accord des travailleurs ».

À en croire l’Asadho, alors que les syndicalistes ont désavoué leurs collègues « corrompus », l’un d’eux les menacerait au téléphone et ferait le tour des bureaux avec le ministre pour les arrêter.

Cette ONG, qui s’inquiète pour la sécurité de dix-neuf syndicalistes visés par cette menace et rappelle que la liberté syndicale est garantie par les dispositions de la Constitution et des textes internationaux.

Devant ces réalités, l’Asadho a appelé le ministre à cesser avec toute menace contre les syndicalistes et agents du ministère des Finances en grève et de renoncer aux actes tendant à diviser les membres de la délégation syndicale en grève. L’ONG l’a également exhorté à ouvrir des négociations avec la délégation syndicale dans toute la transparence et conformément aux exigences de l’Organisation internationale du travail et de la législation sociale congolaise.

La délégation syndicale a été encouragée en vue de ne pas céder ni à l’intimidation ni à la corruption dans l’exercice de leurs activités syndicales.

Lucien Dianzenza