Forum des marchés émergents : Alassane Ouattara craint que le terrorisme handicape l'évolution du monde futur

Mercredi 13 Avril 2016 - 11:06

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Ce forum qui s’est tenu les 11 et 12 avril à la Banque de France (BF) à Paris, a enregistré la présence des personnalités  de premier plan, du monde politique, de la finance, et de la Banque, notamment celle du président ivoirien Alassane Ouattara, de l’ancien président de la République fédérale allemande (RFA) Horst Koehler, et de l’ancien directeur général du FMI Michel Camdessus. Le thème était « le monde de 2050 ».

C’est le gouverneur de la BF, François Villeroy de Galhau qui a planté le décor, dans une perspective à long terme. Les échanges ont aussi porté sur les grandes tendances mondiales et les différents scénarios envisageables. Le gouverneur de la BF a souligné un besoin  d’une institution chargée de la pleine coordination de la zone euro.

Il a rappelé que l’absence d’une coordination a un coût économique. Il a indiqué que le monde de 2050  sera partiellement façonné par l’avenir de l’Europe, et celui-ci dépendra « des décisions que nous allons prendre aujourd’hui ». Il a invité à agir vite « sans perdre en vue les perspectives à long terme ».

Le président ivoirien Alassane Ouattara est intervenu sur le sous-thème : « l’Afrique en 2050 : les défis d’une bonne transition démographique ». Il a d’abord félicité les auteurs du livre « le monde en 2050 : pour une communauté mondiale plus juste, plus prospère et plus harmonieuse ». Il a mis en lumière les grands défis qui attendent les leaders en vue de la préparation du monde futur, de demain.

Alassane Ouattara a invité les décideurs à la prise en compte dans leurs politiques nationales, de l’impact du réchauffement climatique, de la destruction des écosystèmes de la planète et des forêts, ainsi que de la rareté des ressources naturelles, par exemple l’eau. Il  a souligné  la nécessité d’une meilleure intégration dans les politiques nationales, des grandes tendances démographiques, des flux migratoires, l’emploi des jeunes et l’urbanisation rapide.

Puis, il a indiqué quelques pistes de travail à prendre en compte dans les décisions politiques et les stratégies économiques, aux niveaux national, régional et continental, mais de façon « cohérente », avec des objectifs à court, moyen et long terme, tenant compte toute fois, des tendances sur le plan continental et international. Parmi les phénomènes qui pourraient  handicaper l’évolution du monde futur, le président ivoirien a cité le terrorisme, qu’il a appelé à lutter contre, « sous toutes les formes, de façon coordonnée et de manière implacable », plaçant la sécurité et la défense dans l’ordre des priorités dans la formulation des politiques nationales y compris la politique budgétaire.

Le Forum des marchés émergents s’inscrit dans ceux organisés en 2011 à Tokyo avec pour thème : « l’Asie en 2050 », et Abidjan en 2013, avec comme thème « l’Afrique en 2050 ». Le thème retenu à Paris, ressemble à une prescription médicale. Il s’agit  des différents scénarii à appliquer pour que « le monde en 2050 soit meilleur et que les objectifs de réduction de la pauvreté et d’amélioration des conditions de la vie des populations, soit atteints », a expliqué le   ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Abdourahmane Cissé.

En marge du Forum, et répondant à une question sur l’avenir du  franc CFA, le président ivoirien a déclaré que « le Franc CFA est bon pour nous ». Il a rappelé avoir été gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao). « J’ai été gouverneur de la Bcéao, je peux vous dire que le franc CFA a été bien géré par les Africains […] Je demande aux intellectuels africains de faire preuve de retenu […] Les pays de la zone Franc sont les pays qui ont eu la croissance sur une longue période ». 

Noël Ndong

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