Gangstérisme urbain : la police intensifie la traque aux « Kuluna »

Jeudi 21 Novembre 2013 - 18:50

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’insécurité ambiante entretenue par ces inciviques habitués à commettre des rapts des biens de valeur, des viols, des coups et blessures, des meurtres et autres bévues, a baissé d’un cran.

Peut-être que l’on tend vers la fin du phénomène « Kuluna ». Ces gangsters urbains qui terrorisent Kinshasa en semant le désarroi et la désolation dans plusieurs quartiers sont désormais la cible de la Police nationale. Ils sont traqués en  tout lieu et en toute circonstance. Le général Oleko qui a instruit les forces de l’ordre commises à cette délicate tâche, n’avait pas froid aux yeux en leur instruisant de « nettoyer » ce qu’il en reste de ces garnements. Le gouvernement avait déjà donné son quitus pour une opération coup de poing à mener durant trois mois en synergie avec la Magistrature, les services de sécurité et d’intelligence. En liminaire, une campagne de sensibilisation avait été amorcée avec le concours des leaders sociaux pour tenter de ramener les « Kuluna » réfractaires à la raison. Cette phase terminée, on est maintenant à la traque systématique de ces bandits par la police qui ne fait plus dans la dentelle pour accomplir sa mission.

Conscients du côté nocif du phénomène, l’inspection provinciale de la police/ville de Kinshasa a tenu à équiper ses éléments pour accroître leur efficacité sur terrain. Des patrouilleurs à bord des Jeeps veillent au grain et sillonnent toutes les artères de Kinshasa à la recherche de ces délinquants dont beaucoup se sont délocalisés de leurs lieux de prédilection. Dans les communes de Bumbu, Selembao et Ngiri-Ngiri Elengesa, les policiers ont été obligés, selon des sources, à user des armes à feu. Il est fait état, en effet, de trois « Kuluna » déjà tués par balles depuis le mardi 19 novembre dans ces trois juridictions précitées. D’après certains témoignages, il s'avère que les policiers procèdent au repérage des maisons ou des familles abritant ces délinquants et après leur identification, une balle est vite partie. C’est dans ces conditions que les premières victimes de cette opération seraient tombées, explique-t-on.

La clé des champs pour chacun 

À Kinsenso, Ndjili, Matete, Kingasani et ailleurs réputés bastions de ces gangsters, c’est la débandade. C’est désormais chaque jour qu’on apprend qu’un Kuluna a été tué par balle. Moralité : l’insécurité ambiante entretenue par ces inciviques habitués à commettre des rapts des biens de valeur, des viols, des coups et blessures, des meurtres et autres bévues, a baissé d’un cran. Les « schégués », ces enfants de rue qui empestent Kinshasa ont également disparu de la circulation. C’est avec un grand soulagement que la population kinoise a accueilli cette opération menée tambours battants par la Police nationale congolaise (PNC). Toutes les voies de droit sont dorénavant « utilisées par la police et la justice, afin de mettre fin, rapidement et de manière définitive » à cette forme de criminalité qui gangrène Kinshasa, conformément au vœu exprimé par le chef de l’État.

« J’appuie totalement la police nationale dans cette opération visant à neutraliser cette horde d’inciviques. Il nous appartient de saisir cette opportunité pour dénoncer ces malfrats et les livrer à la police. Trop, c’est trop », commente un technicien habitant la commune de Masina. L’intéressé avait été rendu infirme par le fait d’un « Kuluna » qui lui avait sectionné son orteil gauche à l’aide d’une machette infectant ainsi une partie de sa jambe sur le point d’être amputée.     

Alain Diasso