Province orientale : FFJ craint pour la sécurité des journalistes

Jeudi 19 Décembre 2013 - 15:28

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L’ONG, qui invite l’auteur des actes à cesser immédiatement ses menaces en direction des journalistes, l’a aussi appelé à fournir, conformément à la loi, les moyens de sa défense à travers un droit de réponse.

L’organisation neutre de défense et de promotion de la liberté des médias, Freedom for journalist (FFJ), s’est dite vivement préoccupée par de sérieuses menaces proférées aux journalistes de la station provinciale de Radio Liberté (Ralib) et de Canal Congo Télévision (CCTV). Il s’agit des médias d’un même groupe de presse émettant dans le territoire de Basoko, en province orientale.

Dans une réaction faite le 19 décembre, l’ONG, citant le directeur de CCTV/Ralib, Michel Koyakpa, qui a joint son correspondant local dans la région, a tenu l’administrateur du territoire (AT) de Basoko, Jean Simplice Akanisi, comme auteur de ces menaces. Ces actes se seraient amplifiés, a expliqué FFJ, depuis la diffusion sur les ondes de Ralib de l’interview du sénateur Masudi. « Au cours de l’émission, le parlementaire a ouvertement critiqué la gestion des autorités locales, de la crise liée aux accidents récurrents des baleinières au large du fleuve Congo sur l’axe Basoko-Kisangani », a expliqué l’ONG.

Dans ce plaidoyer, FFJ a invité l’AT de Basoko à cesser immédiatement ses menaces en direction des journalistes et à fournir, conformément à la loi, les moyens de sa défense à travers un droit de réponse. « Les menaces sont constitutives d’infraction conformément à la loi et FFJ se réserve le droit de faire bloc avec les journalistes menacés pour attraire l’AT en justice », a déclaré le directeur de FFJ, Désiré-Israël Kazadi.

Opposition à la décision du Csac

Cette ONG a, par ailleurs, noté, dans un autre communiqué, son opposition à la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac) à l’encontre de Kisangani News, un bimensuel paraissant dans le chef lieu de la province orientale. Le Csac, qui reproche, en effet, au journal d’avoir publié des articles et des correspondances qui « entretiennent un conflit entre l’assemblée provinciale et un membre du gouvernement provincial » sans donner des précisions, l’a suspendu pour une durée de trois mois.

Pour FFJ, la décision décriée serait empreinte du clientélisme. « FFJ dénonce la violation de la procédure et entend obtenir une procuration spéciale de Kisangani News en vue d’attraire le Csac en justice », a souligné l’organisation.

De l’avis de FFJ, le Csac devrait respecter le principe universel du contradictoire avec comme corollaire le droit de la défense. « Passer outre cette exigence équivaut à l’anarchie », a déclaré le directeur de FFJ.

Cette ONG a fondée son appréciation sur la réaction de l’éditeur de ce journal, qui a souligné le caractère politique de cette décision, en notant l’avoir apprise « à la radio, comme tout le monde », sans avoir été convoqué au préalable, en vue de lui permettre de présenter ses moyens de défense devant les responsables locaux du Csac.

FFJ note, en outre, que la coordination locale du Csac a annoncé sa décision le 14 décembre  à la Radio télévision nationale congolaise, alors que l’Assemblée provinciale a invité la ministre provinciale en charge de l’information à se présenter, le 21 décembre, en vue de répondre à une question orale au sujet des « dérapages constatés ces derniers temps dans certains organes de presse de Kisangani ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des journalistes portant des dossards