Sécurité sociale : la CRF prend en charge les nouveaux pensionnés de 2012

Jeudi 26 Décembre 2013 - 14:38

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L’opération lancée le 24 décembre par le directeur général de la Caisse de retraite de fonctionnaires (CRF), Albert Otina, concerne plus de 1 000 nouveaux agents de l’État qui ont fait valoir leurs droits à la retraite l’année dernière. Elle marque ainsi le lancement officiel de la retraite automatique annoncée depuis 2007

Après plusieurs mois d’attente, la vague de nouveaux pensionnés de la CRF de 2012 est entrée dans ses droits. En effet, les femmes et hommes étaient nombreux dès le matin du 24 décembre pour attendre leur dû. « C’est un sentiment de relaxe, de détente, de joie parce que nous avons attendu pendant deux ans, nous avons traversé des moments très difficiles. Vous imaginez quelqu’un qui était habitué à avoir ses 50 000 FCFA par mois, il faut qu’il attende deux ans pour les avoir. Les gens sont surendettés, dans les foyers il y a même eu des divorces et des décès. C’est pénible, mais aujourd’hui il y a une détente », s’est réjoui le président du Collectif de ces retraités, Ngoulou-Ntsiba.

Soulignant la nécessité du dialogue permanent et franc entre les autorités et les partenaires sociaux, il a demandé à d’autres retraités qui attendent la régularisation de leur situation de la patience et de la persévérance afin d’aboutir à de bons résultats. Même son de cloche du côté d’Henri Bossenga, président de la Fédération des retraités de la CRF : « Enfin, le jour est arrivé, c’est un plaisir pour nous parce que nos amis admis à la retraite en 2012 ont traversé un calvaire, et nous nous réjouissons du fait que des solutions aient été trouvées en leur faveur. Nous souhaitons que notre État donne suffisamment des moyens à la CRF pour lui permettre de prendre en charge tous les agents qui seront admis à la retraite. »

Selon le directeur général de la CRF, l’aboutissement de ce long processus est le fruit de la décision de l’un des conseils des ministres tenu récemment. En effet, d’après cette décision, a-t-il expliqué, les charges d’investissement sont désormais prises en compte par le budget de l’État et celles relatives au paiement des arriérés et arriérages de pensions par la Caisse congolaise d’amortissement, conformément au décret qui a créé cette structure en1986, permettant à la CRF d’avoir des crédits de prestation sociale, de fonctionnement et d’investissement. « Ces deux décisions importantes ont permis à la CRF de prendre progressivement en charge les nouveaux retraités de 2012 grâce à un effort interne de gestion des ressources initialement affectées aux investissements et aux divers arriérés », a déclaré Albert Otina, se félicitant de la sagesse et du sens de responsabilité des nouveaux retraités de 2012 et certainement de la prochaine vague pour leur compréhension dans l’attente du règlement de leur situation.

400 millions FCFA pour payer tous les retraités de 2012

D’après lui, au moment du démarrage de la prise en charge des retraités de 2012, l’incidence budgétaire est de près de 200 millions FCFA. « Ce qui fait qu’en janvier 2014, grâce aux 25% d’augmentation qui a été décidée par le président de la République, nous arriverons à prendre la deuxième moitié. Nous allons pouvoir en janvier 2014 prendre l’entièreté des retraités de 2012, et il nous faudra aussi avoir 400 millions FCFA pour payer la totalité de ces pensionnés jusqu’à fin décembre de l’année prochaine », a-t-il expliqué.

Interrogé sur la prise en charge des retraités de 2013 et de 2014, il a indiqué qu’il faudrait que le budget de l’État intervienne comme prévu dans le décret 1986. En attendant, la CRF est en train de liquider, avec tous les ministères concernés, les droits à pension des retraités de 2013 et de 2014. L’automatisation ne dépend pas que de la CRF, mais, a-t-il ajouté, aussi des ministères de la Fonction publique, des Finances, de la Défense nationale, de l’Intérieur et des organismes assimilés. « L’insuffisance des ressources financières ne permet pas la prise en charge des révisions administratives, les carrières administratives tout comme le paiement des capitaux décès qui sont un véritablement problème au moment où nous parlons. »

Arrivée à la tête de la CRF en 2003, Albert Otina s’était assigné quelques objectifs, entre autres, le paiement régulier des pensions, la construction de sièges dans les départements et des agences, le paiement en numéraire et à travers les banques, l’introduction de la carte biométrique infalsifiable ainsi que le raccourcissement des délais entre le départ à la retraite et le versement de la première pension (l’automatisation). « De ces six objectifs, les cinq premiers ont été atteints, d’où la raison de ma satisfaction, le sixième dont nous débutons l’application aujourd’hui, est en voie d’être atteint », a conclu le directeur général.

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo : Les nouveaux pensionnés de la CRF pris en charge par l'État. (© DR)