Festival Images et histoire : clap de fin de la 4ème édition à l’IFCLundi 22 Mai 2017 - 15:55 Le 20 mai dernier s'achevait la quatrième édition du festival Images et histoire. Plusieurs thèmes ont jalonné cet évènement parmi lesquels: État des lieux ; Le cinéma africain des indépendances : des contre-mémoires ? ; Autres regards : la persistance d’un imaginaire colonial ? : Télévision française et conflictualités africaines ; Contre-champs sur le cinéma à la veille des indépendances ; puis Bilan et clôture. Retour sur quelques moments phares de ce festival.
Outre la conférence, Les Africains se sont réappropriés leur histoire notamment par : l’invention des mythes – Sarraounia avec le cinéma « Les classiques » par Christophe Figuéréo, agrégé d’histoire, enseignant au lycée Saint-Exupéry de Brazzaville. Il anime, à l’IFC, depuis 3 ans, le cycle de conférences mensuelles ou bimensuelles Images et Histoire qui interroge le regard que les sociétés contemporaines portent sur leur passé à travers l’imaginaire cinématographique. Prenant la suite de Louis Estienne, il organise depuis 2 ans le festival Images et Histoire. Que dire de « La construction d’un mythe-Sarraounia (1986) de Med Hondo » ? La bataille de Lougou fait l’objet d’évocations sommaires dans les sources françaises ; simple escarmouche dans cette tragédie coloniale que fut la mission Afrique centrale. Sarraounia qui n’est mentionnée que dans une tradition orale circonscrite à l’Aréwa devient avec Abdoulaye Mamani et Med Hondo une héroïne, reine guerrière et magicienne défiant ses voisins musulmans et contribuant à l’échec de la mission Voulet–Chanoine, scellant ainsi le sort de ses deux protagonistes. Surtout elle incarne un projet de société révolutionnaire fondé sur des idéaux de liberté, de dignité et de tolérance dont le griot se doit de conserver la mémoire. Le mythe littéraire, par réécritures successives et glissement de sens, évacue ce côté subversif pour faire de la reine des Aznas un symbole consensuel, de la résistance à la pénétration française. Cette figure s’historicise et structure désormais l’imaginaire et les représentations de l’histoire coloniale au Niger et en Afrique. « Le génocide des Tutsi du Rwanda : génocide en direct ou génocide oublié ? » et « La chapelle » projetés pour le public « Le génocide des Tutsi du Rwanda : génocide en direct ou génocide oublié ? » a pour auteur François Robinet, maitre de Conférences en histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines alors que « La chapelle » est une signatuure de Bienvenu Tchissoukou.
Quant à la « Chapelle »,elle raconte l'histoire d'un village dans les années 1930 au Congo français, à 30 km du chef-lieu de la région, où la mission évangélique demandait à la population de bâtir une chapelle. Cette construction qui traîne en longueur révèle le choc entre christianisme et religion traditionnelle et génère des rivalités de pouvoir et d’influence entre le guérisseur, l’instituteur, le curé, le sacristain et un jeune maître pétri d’idées modernistes. Le film remporte le Prix de l’authenticité au festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 1981. Il a été projeté en présence des réalisateurs et acteurs congolais de la nouvelle génération, à savoir Yacinthe Mienandi, Blaise Anicet Okana et Sorel Boulingui. Le doyen des cinéastes congolais, Sébastien Kamba, a animé une conférence sur « les pionniers du cinéma congolais » et présenté son film « la Rançon d’une alliance ».
Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : une actrice de la construction d’un mythe-Sarraounia
Photo 2 : les déplacés du film sur le génocide
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