Centrafrique : Médecin sans frontières réduit son effectif du fait des violences

Samedi 4 Janvier 2014 - 15:15

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Après deux nouvelles journées d’affrontements entre ex-rebelles musulmans de la Séléka et milices chrétiennes « anti-balaka », l’ONG Médecin sans frontières (MSF) a décidé de réduire au minimum ses activités médicales dans le camp de déplacés de l’aéroport

« Quarante personnes blessées ont été prises en charge par les équipes MSF travaillant dans le camp de déplacés de l'aéroport. Nous n’allons pas continuer à mettre la vie de notre personnel en danger. Une équipe composée de cinq de nos seize médecins restera sur place pour les cas d’extrême urgence », a précisé Lindis Hurum, coordinateur du dispensaire dans un communiqué.

Par ailleurs, l’ONG a expliqué dans un communiqué qu’elle n’abandonnera pas complètement le camp de réfugiés qui s’est constitué aux abords de l’aéroport de Bangui. « Notre équipe a été réduite et seuls les cas les plus graves sont désormais pris en charge avant d’être envoyés vers d’autres structures de santé. »

Jusqu’à présent, Médecin sans frontières est la seule organisation médicale présente dans ce camp où se sont réfugiées quelque 100.000 personnes. L’ONG y dispensait en moyenne cinq cents consultations, réalisait une centaine de pansements et sept accouchements par jour.

La réduction du personnel de l’ONG suscite une vive inquiétude parmi les pensionnaires du camp, craignant des massacres qui pourraient s’ensuivre.

Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), les affrontements entre ex-rebelles musulmans de la Séléka et milices chrétiennes « anti-balaka » ont fait 935.000 déplacés, dont 200.000 ces derniers semaines, en République centrafricaine.

« Les attaques ciblées contre les civils, les pillages et la présence d’éléments armés dans certains sites accueillant des déplacés limitent l’accès des organisations humanitaires auprès des personnes ayant besoin d’une assistance urgente », déplore en outre l’organisation dans un communiqué.

Plus de 510.000 personnes sont actuellement hébergées dans soixante-sept sites à Bangui, la capitale, ou au sein des familles d’accueil, ce qui représente plus de la moitié de la population totale de la capitale, poursuit-elle, ajoutant que 60% des déplacés sont des enfants.

Les Nations unies, qui ont lancé un appel aux dons, disent avoir besoin de cent cinquante-deux millions de dollars pour faire face à la crise humanitaire dans les cents jours qui viennent.

Les autorités tchadiennes ont, quant à elles, accéléré l’évacuation de leurs ressortissants, souvent pris pour cibles par les milices chrétiennes qui les suspectent d’être liés à la Séléka. Douze mille d’entre eux ont été rapatriés ces derniers jours par avions et par la route, d’après l’Organisation internationale pour les migrations.

Yvette Reine Nzaba