Communication : les journalistes pigistes réclament leur intégration à la Fonction publique

Mardi 7 Janvier 2014 - 15:11

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Le collectif des journalistes stagiaires et pigistes du ministère de la Communication ont manifesté, le 7 janvier à Brazzaville, devant le ministère de la Fonction publique, pour exprimer leur mécontentement suite au non aboutissement de leurs dossiers d’intégration

Plus d’une centaine de journalistes stagiaires et pigistes ainsi que d'autres agents du ministère de la Communication évoluant dans des médias d’État, ont pris d’assaut l’entrée du ministère de la Fonction publique dans la matinée pour y organiser un concert de casseroles. La police est intervenue pour disperser les manifestants dont l'élan a été arrêté net. Parmi ce collectif, on peut citer les journalistes travaillant à l’Agence congolaise d’information, à la Nouvelle République, à l’imprimerie nationale, à la Radio Brazzaville et dans les différentes agences du Centre national de la radio et télévision (Cnrtv).

Selon Hermann Babiessa, président du collectif, le ministère de la Communication n’a même pas bénéficié d’un quota de recrutement au titre de l’année 2013. Outre leur intégration, la plupart des agents ne bénéficient même pas de leur prime de stage alors qu'ils comptabilisent une ancienneté de quatre, voire de plus de dix années dans les services de communication.

« Si l’État recrute, pourquoi ne pas penser à nous ? Au terme des démarches administratives au ministère de la Fonction publique on nous a répondu en disant qu’il y avait des quotas pour d’autres ministères dont celui de l’Enseignement et non pas au ministère de la Communication. Des bénévoles, il n’y en a pas qu’à l’enseignement, il y en a partout », a indiqué Hermann Babiessa, président du collectif. Et d'ajouter : « Nous constatons que même des jeunes bacheliers sans une formation quelconque sont recrutés alors que parmi nous, nombreux sont ceux qui sont passés par des écoles de formation ou qui ont passé beaucoup d’années sur le terrain. Quelles expériences professionnelles ont les bacheliers ? Nous sommes bien ici pour manifester notre sentiment de désolation. »

À la suite de leur dispersion par la police, les membres du collectif des journalistes se sont entretenus avec le conseiller juridique du ministre. Ils ont abouti à un compromis. Ainsi devront-ils revenir prochainement munis de leurs dossiers. Ensuite des tractations pourront se poursuivre afin d’aboutir à l’octroi d’un quota pour le recrutement de 2014. Pour ceux dont les dossiers sont déjà à la Fonction publique, ils devront remonter cette information avec le numéro de bordereau comme justificatif. Le conseiller a affirmé devant les manifestants que le ministre prendra des mesures en vue de résoudre la situation. « Nous sortons de cette concertation à moitié satisfaits parce que nous sommes au Congo. En effet parfois l'on peut nous prendre au mot et être décus par la suite », a déclaré Hermann Babiessa. 

Une situation latente

Cette situation laisse toutefois perplexe car certains manifestants pointent du doigt le ministère de tutelle, d’autres en revanche accusent le ministère de la Fonction publique de mal organiser la répartition des quotas au niveau des différents ministères.

En 2002, le ministère de la Communication avait reçu un quota de pigistes journalistes à recruter et il y eut des oubliés. En 2010, ce ministère a reçu un quota de 384 places alors que dans la réalité, le nombre de pigistes n’atteignait pas les 200. D’où la possibilité de tous les recruter. Or moins de 100 journalistes ont intégré la fonction publique. À qui ont donc été attribuées les autres places ? 

Informés de cette situation, les pigistes concernés avaient saisi le ministère de la Justice, le médiateur de la République, la direction générale de la sécurité territoriale, la direction générale de la police, la gendarmerie et la présidence de la République.

Ce que l'on sait, c'est que ce pot aux roses fut géré par des personnes mal intentionnées du ministère de la Communication qui s'en sont mis plein les poches en vendant  à des non journalistes, les places non attribuées à des prix exorbitants. « Cette situation devait être réglée depuis 2010. Surtout que chaque année le ministère de la Communication bénéficie de 100 places de souveraineté. Qu'en fait-il ? », s’est interrogé un manifestant, fustigeant le comportement du ministère de tutelle et clamant : « Trop c’est trop ! Il faut que l’on sorte de notre sommeil. La récréation a trop duré. »

Nancy France Loutoumba et Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : La manifestation devant le ministère de la Fonction publique. crédit photo Adiac photo 2 : Herman Babiessa, à la sortie de la concertation avec les responsables de la Fonction publique. crédit photo Adiac