Situation humanitaire dans le Pool : une mission sécurisée attendue dans des zones non accessibles

Jeudi 27 Juillet 2017 - 18:30

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Réunis le 27 juillet à Brazzaville, le gouvernement et ses partenaires ont décidé d’organiser une mission d’évaluation dans les zones encore non-accessibles dans un proche avenir. Mais il faut garantir la sécurité aux équipes.

Cette mission humanitaire, recommandée lors de la réunion du 23 juin, a été retardée, d’après la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Antoinette Dinga Dzondo, qui a présidé cette rencontre, en raison de la tenue des élections législatives et locales. « Il faut que nous préparions cette mission à tête reposée. Les termes de référence sont déjà prêts, il reste seulement à mettre en place les équipes qui vont partir en étant sécurisées. La mission consiste à aller dans les zones qui, jusqu’à présent, n’ont pas été accessibles. Nos équipes se retrouveront dans les prochains jours pour rendre effectif le déploiement de cette mission », a indiqué la ministre.    

Se félicitant des efforts fournis par le gouvernement, en dépit d’une situation économique quelque peu difficile, le coordonnateur résident du Système des Nations unies au Congo, Anthony Ohemeng-Boamah, espère que des dates seront arrêtées rapidement par les deux parties. « En tout cas nous disposons déjà des termes de référence, nous connaissons les personnels qui vont participer à cette mission, il faut juste s’accorder sur les dates, avec l’appui logistique et sécuritaire du gouvernement.  Il y a des zones auxquelles nous n’avons pas pu accéder, donc il faut que la paix soit totale pour nous permettre de visiter ces endroits », souhaite-t-il, demandant au gouvernement de poursuivre ses efforts.

L’appel des fonds a déjà des répondants

Le gouvernement congolais, le système des Nations unies au Congo et seize partenaires humanitaires ont lancé le 17 juillet dernier un appel de fonds à travers un plan de réponse humanitaire évalué à près de 24 millions de dollars, qui cible 138 000 personnes. L’objectif est d’apporter une assistance d’urgence, en vue de renforcer la protection et la résilience de ces hommes, ces femmes et ces enfants en détresse. Selon les deux parties, certains partenaires sont à pied d’œuvre sur le terrain afin d’évaluer les besoins qu’ils pourront financer. C’est le cas de l’'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) qui a effectué une deuxième mission pour bien chiffrer la demande qu’elle doit soumettre à Washington.  

« Dans ce plan, les partenaires ne proposent pas seulement d’apporter une assistance d’urgence, mais ils envisagent aussi de renforcer la protection et le respect des populations en situation d’urgence. En effet, le Pool est l’un des départements qui avait été le plus durement touché durant la guerre civile. Autrement l’un des greniers du Congo, il n’a, jusqu’à présent, pas pu véritablement retrouver une situation stable propice au développement économique et social », a plaidé Antoinette Dinga Dzondo.  

Elle a, par ailleurs, invité les partenaires à agir maintenant pour, dit-elle, briser la courbe croissante des besoins et éviter une crise de plus grande ampleur telle que celles auxquelles sont confrontées les pays voisins. « Un engagement significatif des bailleurs de fonds aujourd’hui nous évitera de devoir présenter, dans quelques mois, un autre plan dont l’ardoise sera plus élevée afin de secourir nos concitoyens en détresses », a-t-elle conclu.

Du côté des agences du système des Nations unies, l’on s’active pour ouvrir une fenêtre d’urgence avec des formulations des projets à hauteur de 4,5 millions de dollars. « Donc il y a beaucoup de partenaires qui font des missions de suivi pour bien chiffrer l’accompagnement. J’ai bon espoir mais ce qu’on a cherché à retirer ici c’est qu’il s’agit d’une urgence, si nous pouvons recevoir les financements un peu plus rapidement, cela va nous réjouir énormément », a indiqué Anthony Ohemeng-Boamah.

Rappelons que les résultats du rapport de la mission d’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle des populations déplacées et des populations hôtes dans les départements du Pool et de la Bouenza sont alarmants.  L’on retiendra que plus de la moitié des familles sont en situation d’insécurité alimentaire. Le taux global de malnutrition aiguë parmi les enfants déplacés de moins de 5 ans est de 17,3% et atteint même 20,4% dans le département de la Bouenza, dépassant ainsi le seuil d’urgence de 15% établi par l’OMS.

La réunion du 27 juillet a rassemblé quatre membres du gouvernement, les représentants des agences du système des Nations unies ainsi que plusieurs diplomates accrédités au Congo.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les membres du gouvernement et le coordonnateur du système des Nations unies ; une vue des diplomates présents ; crédit photo Adiac

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