Vœux aux armées : François Hollande se félicite des interventions françaises au Mali et en Centrafrique

Jeudi 9 Janvier 2014 - 12:24

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Dans ses vœux aux armées françaises, François Hollande a évoqué l’engagement de la France au Mali et en Centrafrique

En ce qui concerne le Mali, François Hollande estime que « l’essentiel de la mission a été accompli ». Ainsi l’opération Serval, déclenchée en janvier 2013, dont l’objectif était d’arrêter la progression des groupes terroristes, passera de 2 500 soldats à 1 600 à la mi-février, puis les effectifs déclineront à 1 000 hommes. « Nous avons maintenant la situation en main », a souligné le président de la République, qui a fait l’éloge de la mission, « un succès reconnu par les Maliens mais aussi par l’ensemble de la communauté internationale ». Ne sous-estimant pas le risque terroriste au Sahel, il a justifié le maintien d’un bataillon de 1 000 hommes au Mali « pour faire face à toute menace qui pourrait resurgir, car, a-t-il rappelé, les groupes terroristes sont encore présents au nord. »

L'avenir de la Centrafrique en question

Au sujet de la Centrafrique, où la France a lancé l’opération Sangaris le 5 décembre 2013, renforçant sa présence avec 1 600 soldats, aucune perspective de sortie de crise n’est perceptible pour le moment. François Hollande a aussi évoqué les moments importants à venir pour sauver la Centrafrique plongée dans une crise humanitaire, « une implication de l’Union européenne (UE) et des décisions dans le cadre de l’ONU » pour transformer l’opération africaine en « une opération des Nations unies ». 

Bruxelles va abriter, le 20 janvier, un conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) qui va définir les conditions de la présence de l’UE. À terme, cette dernière pourrait assurer la formation de l’armée et la police. Pour pallier l’urgence, l’UE pourrait intervenir au titre de l’aide humanitaire.

Convoquée par le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, le président tchadien Idris Deby Itno, l’organisation régionale tiendra un sommet le 9 janvier, à Ndjamena, sur la crise centrafricaine au moment où Paris demande la montée en puissance des troupes africaines (Misca), car elle n’est pas prête à renforcer son dispositif.

Il n’est pas exclu que ce sommet aboutisse à des décisions fortes sur la Centrafrique, par exemple, une clarification des accords politiques interdisant à ceux qui gèrent la transition d’être candidat aux futures élections. Actuellement, les chefs des partis politiques refusent de participer à la transition en cours, bloquant ainsi toute tentative d’union nationale, ce qui obligerait à un changement de gouvernement.

François Hollande est favorable à l’organisation des élections avant la fin de cette année. Si cette position est retenue, le président de transition Michel Djotodia resterait à sa place. Dans le cas contraire, il n’est pas exclu que des décisions soient prises sur son avenir, mais le départ de Michel Djotodia risquerait de plonger la Centrafrique dans une crise plus sévère à un an des élections présidentielles.

Le sommet de Ndjamena sera donc décisif pour donner à Michel Djotodia les armes pour poursuivre sa mission de transition renforcée par l’adhésion et la participation de toutes les forces vives, les partis politiques qui refusent d’apporter leur concourt à la réussite de la transition.

D‘autres solutions sont possibles. Par exemple, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale combiné au renforcement de la Misca dans les meilleurs délais, ou la nomination d’un haut officier de l’armée en remplacement de Michel Djotodia et la nomination d’un nouveau chef de gouvernement.

Il revient aux présidents congolais, Denis Sassou N’Guesso, médiateur de la crise centrafricaine, et tchadien, Idriss Deby, de proposer la meilleure grille pour une transition apaisée et une réconciliation entre les Centrafricains.

Noël Ndong