Crise centrafricaine : mille Congolais en provenance de Bangui regagnent BrazzavilleJeudi 9 Janvier 2014 - 18:46 Le gouvernement de la République du Congo a procédé le 9 janvier, en début d’après-midi, au rapatriement de ses ressortissants qui vivaient jusque-là en République centrafricaine. Ce premier contingent était composé de mille personnes, soit un peu plus de cent familles L’opération était menée conjointement par les ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales et de l’Action humanitaire et de la Santé. Ce retour au bercail fait suite à la situation sécuritaire et humanitaire qui ne cesse de se détériorer depuis le coup d’État du 24 mars 2013 qui avait causé la chute du président François Bozizé et entraîné la victoire des rebelles de la Séléka. En attendant les résultats du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique centrale qui s’est ouvert le 9 janvier à N’Djamena au Tchad, le Congo a jugé bon de mettre les siens à l’abri des violences. À leur arrivée à l’aéroport international Maya-Maya à bord de la compagnie Trans Air Congo, ces Congolais ont aussitôt été conduits à la Cité des Dix-Sept où un site a été aménagé pour les accueillir provisoirement. Après un contrôle assorti d’une fiche d’enregistrement, ils seront ensuite reçus par des familles d’accueil. Pour ceux dont les familles se trouvent à l’intérieur du pays, le gouvernement a prévu des mesures d’accompagnement pour les conduire auprès de leurs familles respectives. Le gouvernement assure également que des dispositions ont été prises pour que les malades soient traités gratuitement dans les hôpitaux de la place. La joie était visible chez ces Congolais qui disaient sortir d’un calvaire : « Je suis très heureuse de regagner Brazzaville. Nous avons vécu des choses que nous ne pouvons même pas vous expliquer. Des gens meurent tous les jours. La Centrafrique est désormais un pays où on donne la mort à quelqu’un sans aucune crainte. Nous avons même vu des gens manger de la chair humaine. Je conseille aux Congolais de ne plus jamais accepter qu’il y ait la guerre au Congo. Depuis plus d’un mois, nos enfants ne vont plus à l’école. Nous ne mangeons plus bien. Nombreux sont les morts. La guerre n’est pas bien. Nous avons été pillés, nous avons assisté à des viols », a expliqué Josée Ibata, une Centrafricaine mariée à un Congolais, félicitant, par ailleurs, les services de l’ambassade du Congo en Centrafrique qui ont su coordonner ce rapatriement. Une Congolaise, Marie-Thérèse Nzounzi, vivant depuis plusieurs années à Bangui, n’a pas cachée son émotion : « La situation est devenue très difficile à Bangui. Il n’y a pas de marché, rien à manger. C’est la peur tous les jours. Je suis contente de regagner mon pays car aujourd’hui je vais dormir en paix sans entendre de coups de feu. Je vais bien manger et je vais revoir ma famille que je ne croyais plus revoir. Je remercie le gouvernement de nous avoir sortis de cette situation difficile », a-t-elle déclaré. La ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Émilienne Raoul, qui coordonnait ce rapatriement, a assuré à ces Congolais de la Centrafrique qu’ils étaient désormais en sécurité et que des dispositions étaient prises pour rendre leur séjour agréable : « Le chef de l’État, Denis Sassou-N’Guesso, conscient de la situation que vous vivez depuis près d’un mois, nous a instruits d’organiser le rapatriement de nos compatriotes le temps que la paix revienne à Bangui. Il y aura certainement quelques insuffisances dans l’accueil ou dans votre installation, mais sachez que c’est une période transitoire et nous allons, avec vous, faire de notre mieux pour que votre séjour ici, dans votre pays, soit le meilleur possible », a-t-elle promis. Tiras Andang Légendes et crédits photo :Photo 1 : la descente de l'avion avec quelques malades. (© DR) ; Photo 2 : Sur la piste de l'aéroport, peu avant le départ pour la Cité des Dix-Sept. (© DR) |