Francophonie : les opérations de maintien de la paix se mettent à l'heure francophone

Mardi 14 Janvier 2014 - 18:15

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Pour remédier au manque de personnel francophone dans les opérations de maintien de la paix, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en partenariat avec l'Organisation des Nations unies (ONU), a lancé aujourd'hui à Paris, au siège de l'OIF, le REFFOP, Réseau d'expertise et de formation francophone pour les opérations de paix, matérialisé par un portail Internet

Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF, entouré d'Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, venu spécialement de New York pour l'occasion, de Christophe Guilhou, directeur de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme de l'OIF, d'Émile Perez, président du réseau internationl francophone de formation policière (FRANCOPOL) et de Nicolas Rivière, directeur des Nations unies et de la francophonie du ministère des Affaires étrangères, a procédé au lancement du Réseau d'expertise et de formation francophone pour les opérations de paix (REFFOP), au siège de l'OIF à Paris, en présence de nombreux ambassadeurs.

Le REFFOP, ce regroupement de dix-sept centres et instituts spécialisés dans la formation aux opérations de paix, bénéficie désormais d'une plateforme internet regroupant des documents des Nations unies en français sur les opérations de maintien de la paix, ainsi qu'une méthode d'apprentissage du français sur objectif militaire, intitulée En Avant !, développée en 2010 par le ministère français des Affaires étrangères, en collaboration avec l'OIF, téléchargeable gratuitement. La méthode en deux tomes s'enrichira d'un troisième volume destiné aux officiers supérieurs à l'été 2014. Est également disponible sur le portail du REFFOP, le guide pratique réalisé par FRANCOPOL présentant les procédures de candidatures et les modalités de recrutement des policiers et gendarmes souhaitant participer aux opérations de maintien de la paix.

Le REFFOP vient pour combler le déficit de repésentations des personnels francophones dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies. Les opérations de maintien de la paix représentent environ 120.000 personnes (85.000 soldats, 13.000 policiers, ainsi que des personnes civiles) déployés dans 15 pays dont sept francophones, pour un budget de 8 milliards de dollars. La plus grosse mission est déployée en République démocratique du Congo (Monusco). Seuls 30% des militaires et 33% des policiers déployés sont francophones dont 80% provenant de pays africains. Le Bangladesh, pays anglophone, oscille entre la première et la seconde place de plus grand pays contributeur de troupes en volumes absolus selon les années.

Le développement du français dans les opérations de maintien de la paix permettra aux personnels déployés d'avoir de meillleures intercations avec les populations civiles des pays en crise qu'ils sont censés protéger mais également d'améliorer l'efficacité opérationnelle de la chaîne de commandement, en donnant aux différents contingents une langue d'opération commune.

La création du REFFOP rentre dans le cadre de l'appel lancé en 2004, par Koffi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, à l'OIF de s'engager en faveur des opérations de paix. Abdou Diouf a tenu à rappeler que bien que n'étant pas un acteur direct en matière d'opérations de maintien de la paix, l'OIF a vocation à renforcer la participation francophone à ces opérations. Selon le Secrétaire général de l'OIF, l'organisation agit sous ce regard sur trois axes : le renforcement du multilinguisme à travers l'usage du français dans les opérations de maintien de la paix ; le plaidoyer auprès des États membres de l'OIF afin qu'ils participent davantage à ces opérations ; l'amélioration des capacités des États francophones à participer à ces opérations au moyen de la formation et de l'expertise de haut niveau.

Les missions de maintien de la paix sont de plus en plus complexes, allant de la simple mission d'observation de cessez-le-feu aux missions multidimenssionnelles intégrant la démobilisation et la réintégration des ex-combattants, des formations sur l'État de droit, le soutien des processus électoraux, la protecttion des civils et l'observation des droits de l'homme, etc. Ainsi la Monusco déployée en République démocratique du Congo, n'a pas moins de quatre mandats.

 

 

Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF, entouré d'Hervé Ladsous, Emile Perez et Nicolas Rivière ©Adiac Photo 2 : Le logo du REFFOP