Aristide Koudiatou : Congolais et avocat installé à Montréal depuis 5 ans

Samedi 18 Janvier 2014 - 8:45

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Statut civil : célibataire
Âge : non communiqué
Diplômes : Master en droit privé général (Congo), DESS en droit des affaires (France), certificat en droit (Montréal)
Intégration dans la société : septembre 2013
Nombre de salariés : 2

Aristide Koudiatou est avocat au barreau de Montréal, son bureau se trouve devant le palais de justice, au cœur de la vieille ville de la métropole québécoise. Originaire de Brazzaville, il a quitté le Congo en 2005 avec une maîtrise de droit privé général en poche, direction Perpignan, en France. En 2008, il est titulaire d’un DESS en droit des affaires. Il choisit alors de s’envoler pour le Canada, à Montréal. À son arrivée, Aristide poursuit des études de droit, passe le barreau et devient avocat.

Sa mère, sa sœur et les deux frères d’Aristide sont à Brazzaville. Bien sûr, sa famille lui manque, d’autant qu’il n’a jamais eu le temps de retourner au Congo depuis qu’il l’a quitté. Peut-être l’été prochain ? En attendant, il communique régulièrement avec eux via Facebook, les SMS, le téléphone. Il ne se voit pas rester éternellement au Canada : « Je suis congolais, et ma destinée se passera au Congo tôt ou tard. Je suis venu ici acquérir les connaissances nécessaires pour retourner au Congo et participer à l’épanouissement de mon pays. J’ai une profession noble et je suis considéré ici comme faisant partie de l’élite québécoise ou canadienne. Mais si une opportunité se présente j’aimerais que mon pays profite de mon expérience. »

Une intégration réussie

Malgré les kilomètres qui le séparent de son Congo natal et de sa famille, Aristide aime sa vie à Montréal. Épanoui professionnellement, il s’est acclimaté au Canada… dans tous les sens du terme. Car le premier hiver dans ce pays du Grand Nord relève de l’épopée. «La première année, j’ai été abasourdi par la première tempête de neige, ça a duré toute une journée, de 5h du matin jusqu’à 19h, ça n’arrêtait pas de tomber je me suis dis “Ô mon Dieu, qu’est-ce qui se passe ?” » Pour autant, l’hiver ne lui a pas fait peur, il explique : « C’est vrai que ça demande un temps d’adaptation, mais il arrive vite car la ville offre les infrastructures nécessaires pour survivre.  Malgré le froid et la neige, on ne peut pas s’arrêter de travailler (…) Il faut apprendre à aimer l’hiver. »

Aristide a choisi la participation plutôt que l’observation et s’est tout de suite intéressé à la culture québécoise : «Je me fais aux coutumes locales. Il y a le climat, la gastronomie, mais aussi la langue (…) J’ai appris les règles du hockey,  je suis un supporter des Canadiens de Montréal (l’équipe locale de Hockey, NDLR). J’aime apprendre, j’ai aimé apprendre tout ça, de la même façon que, quand j’étais en France je ne connaissais rien au rugby et j’ai appris à découvrir ce sport. Le hockey permet vraiment d’être en contact avec les Québécois, ça se fait naturellement je ne me vois pas regarder les matchs tout seul sur mon canapé. »

Aristide dit aimer Montréal pour sa convivialité et l’accueil que réserve la ville aux nouveaux venus. Ici, chacun est conseillé, accompagné dans ses démarches. Les travailleurs québécois estiment leur interlocuteur à ses compétences et non à la couleur de sa peau, son histoire ou ses connexions.

Morgane de Capèle