Pascal Tsaty Mabiala : « Nous ne sommes pas une opposition de confrontation, mais de dialogue »

Samedi 18 Janvier 2014 - 16:31

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La traditionnelle cérémonie d’échanges de vœux à la presse nationale et internationale, organisée le 18 janvier à Brazzaville, par l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) a pris l’allure d’une conférence de presse. Cette cérémonie a été dirigée par le premier secrétaire de parti, Pascal Tsaty Mabiala, principal orateur

Les chevaliers de la plume et du micro ont focalisé le débat sur les questions d’actualité, telles que le changement de la Constitution du 20 janvier 2002, le système éducatif et de certains cadres de l'Upads figurant lors des réunions du collectif des partis de l'opposition, signataire de la déclaration du 17 août 2012. Outre ces questions, ressurgit l’échange qu’a eu le premier secrétaire de l’Upads avec le président de la République, lors de la cérémonie d’échanges de vœux, le 8 janvier. Selon le premier secrétaire, les deux parties ont échangé sur les questions de la République, apportant ainsi un démenti concernant les rumeurs sur sa prétendue nomination au sein d’un gouvernement d’union national.

S’agissant de la révision de la Constitution, l’Upads indique que le Congo a besoin d’enrichir son expérience démocratique par l’alternance, conformément à la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. « Ce projet de révision ou de changement de la Constitution divise la classe politique congolaise. Source d’affrontement, il constitue de réelles menaces de la paix à deux ans de la date fatidique de l’élection présidentielle de 2016. Respectueux des règles du jeu démocratique, l’Upads ne se lassera pas de rappeler aux dignitaires de la majorité présidentielle l’obligation de se conformer aux dispositions de l’article 57 de la constitution du 20 janvier 2002, limitant le nombre de mandat à II. Toute tentative de sa révision s’apparentera à un coup d’État », a déclaré le premier secrétaire de l’Upads.

En effet, le principal parti de l’opposition déplore le manque d’empressement du gouvernement dans la mise en œuvre de toutes les décisions de la concertation politique de Dolisie, la gestion laxiste des finances et de la dette sociale, la fragilité de la cohésion nationale et la nécessité de la réforme du système éducatif congolais. Ainsi pour favoriser la cohésion sociale, l’Upads insiste sur la nécessité de conclure un pacte républicain, incluant la gestion des Forces armées congolaises, de la politique extérieure et la gestion pétrolière.

Profitant de cette occasion, Pascal Tsaty Mabiala a rappelé que l’organisation du recensement administratif spécial (RAS) ne doit pas occulter les autres recommandations de la concertation politique de Dolisie, tout en soutenant le principe d’une application progressive de celles-ci. L’Upads exige outre le RAS, le réaménagement de la Commission national d’organisation des élections, l’introduction de la carte biométrique et la restructuration du Comité de suivi pour la paix et la réconciliation du Congo, avant la tenue des élections locales et sénatoriales, prévues cette année.

Au plan interne du parti, six mois après la tenue du Congrès unitaire extraordinaire de juin 2013, l’Upads a tenu des sessions inaugurales du bureau politique et du conseil national, des sessions de formalisation des intentions exprimées par le congrès, bilancielles, administratives et budgétaires, et enfin, a procédé à la mise en place des instances dirigeantes du parti avec l’élection des membres d’honneur. Et le premier secrétaire d'affirmer que le parti est réellement unifié, car il n'existe plus de frange 2006, ni 2009.

Ainsi, la direction politique entend cette année procéder à la formation des cadres et militants à la restructuration et à l’animation du parti, pour assurer le maillage complet en structures intermédiaires et de base. Elle prescrit également aux militants les cotisations statutaires pour accroître la capacité d’autofinancement des activités du parti. « Tout ceci contribuera à réaliser l’objectif à moyen terme, celui de retour de notre parti aux affaires en 2016, pour combler les attentes des Congolais frustrés par la mauvaise gouvernance économique et politique, écrasés par la souffrance sociale nonobstant l’embellie financière que connaît le Congo », a affirmé Pascal Tsaty Mabiala.

En outre, à cette occasion, le premier secrétaire du principal parti de l’opposition a fait la rétrospective des événements internationaux ayant marqués l’année 2013 : la disparition de Nelson Mandela ; la crise au Mali ; la guerre civile au Sud Soudan ; la crise au sein du Congrès pour la démocratie et le progrès, parti au pouvoir, au Burkina Faso ; la République démocratique du Congo et la République centrafricaine, qui ont fait les frais des rébellions armées qui continuent de menacer l’intégrité intérieure et régionale.

Josiane Mambou Loukoula