Kasaï Occidental : plus de 12 000 enfants dans les sites miniersJeudi 30 Janvier 2014 - 15:19 Le phénomène d'enfants dans les mines s’est répandu comme une traînée de poudre à Demba, Luebo et Luiza, trois entités administratives de Tshikapa où l’on a dénombré 5549 enfants. Selon l'ordre d'importance, la ville de Tshikapa vient en tête, avec plus de 2 000 enfants, soit 36% des 5 549 enfants dénombrés. Ensuite, il y a Luiza qui compte plus de 1 600 enfants. Enfin, Tshikapa/Kamonia et Luebo viennent en troisième et quatrième position, avec, respectivement, un millier et près de 900 enfants. Selon les chiffres repris par l’ACP, sur la base des données fournies par les enquêteurs du CASM et Consortium, l’on compterait plus de 12 000 enfants dans les sites miniers de la province. Il ne s’agit encore que des premiers éléments de l’enquête qui se réalise grâce à l’appui financier de deux structures, en l’occurrence le DFID et l’ASDI, à travers les Fonds de la société civile pour la gouvernance. En effet, le Kasaï Occidental entend se doter d’une loi répressive dès la session ordinaire de mars. Il est question désormais de mettre en vigueur une loi portant interdiction d’embauche et d’exploitation des enfants dans les sites miniers. Cette démarche bénéficie d’un large soutien de la Commission politique, administrative et judiciaire (PAJ) de l’Assemblée provinciale du Kasaï Occidental. D’ailleurs, s’exprimant sur les pages de l'ACP, la commission PAJ a soutenu ouvertement l’examen et l’adoption de l'avant-projet d’un édit provincial pour réglementer cette question préoccupante. Cette dernière devrait figurer parmi les priorités de cette session ordinaire de mars. Tirant toutes les conséquences de l’ampleur dramatique du phénomène, la commission PAJ a souligné la nécessité d’intégrer la société civile dans les efforts visant à accélérer le retrait des enfants dans les mines. En retour, la mise en œuvre d’une loi portant interdiction des enfants dans les sites miniers est une chose, mais le plus grand défi sera de leur assurer la possibilité de se réinsérer socialement. Laurent Essolomwa |