Pollution sonore : les Églises de Kinshasa responsabilisées

Lundi 3 Février 2014 - 15:02

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Leurs responsables ont été appelés à mettre fin au tapage diurne et nocturne.

Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta, a eu, le week-end dernier, une séance de travail avec une cinquantaine de responsables des Églises. Cette rencontre a tourné autour du tapage diurne et nocturne.

Dans sa communication, qui a relevé l’engagement des gouvernements central et provincial de Kinshasa à lutter contre la pollution sonore, l’autorité urbaine a demandé à ces responsables des Églises de mettre fin aux bruits de tout genre le jour, tout comme la nuit. « Nous avons parlé des cas des tapages nocturnes et diurnes. Nous nous sommes mis d’accord pour aboutir à un atterrissage en douceur », a expliqué André Kimbuta Yango. Le gouverneur de la capitale congolaise a également exhorté ses interlocuteurs à se mettre en règle avec certaines exigences administratives.

Des Églises et bistrots visés

Parlant de cette pollution sonore, un juriste a relevé que la décision de lutter contre ces bruits débordants date de l’époque coloniale. À cette période déjà, a-t-il précisé, les débits de boisson, considérés à l’époque comme la principale source de bruits, ne pouvaient pas être implantés à moins de cent mètres de certaines institutions publiques comme les écoles, les hôpitaux, certaines congrégations religieuses, etc. Mais aussi, ces bars et autres bistrots étaient obligés de modérer leur musique et devraient fermer au-delà d’une certaine heure. Les années qui ont suivi, cette décision s’est étendue jusqu’aux Églises –surtout celles dites de réveil, qui sont devenues des véritables sources de nuisance sonore.

Dans leurs occupations, ces Églises, comme les bars d’ailleurs, qui ne délimitent plus les heures d’activités, orientent généralement leurs baffles vers l’extérieur, couvrant ainsi tout l’environnement des décibels, au grand dam des voisins. « Jouer de la musique n’est pas proscrit. Ce que la loi interdit, c’est le fait d’aller au de-là », a souligné un juriste. Selon ce dernier, la difficulté de concentration due à l’excès de bruit cause la sécheresse de production intellectuelle et dérange le sommeil. « En matière de bruit, c’est comme pour le soleil. Quand il y a plus de soleil, il y a plus de sécheresse », a-t-il expliqué.

L’action des autorités municipales

Les bourgmestres de différentes communes sont, quant à eux, chargés du suivi de ces décisions des gouvernements central et provincial de Kinshasa. Mais déjà, il est noté que plusieurs mesures dans la lutte contre les tapages nocturne et diurne ont déjà été prises notamment à Kinshasa. Leur application et le suivi ont toujours fait défaut.

Pour beaucoup, en plus de la responsabilisation des autorités municipales, la police devra également être associée dans cette lutte alors qu’une sensibilisation de la population serait également nécessaire en vue de son implication dans cette guerre contre la nuisance sonore. « On doit mener une lutte comme on l’a fait avec le phénomène kuluna et les marchés pirates », a souligné un analyste.

Mais déjà, ces recommandations ont été bien accueillies par les responsables religieux présents à cette réunion. Qui ont souligné leur engagement à s’y conformer. « La prière ne peut pas indisposer les voisins », a entre autres admis un des responsables religieux présents à cette séance de travail.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

une messe, à la paroisse catholique Christ Roi