Plus de 86 milliards consacrés aux deux modules de l'aéroport de Maya-Maya

Mercredi 5 Février 2014 - 19:45

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L’aéroport international de Maya-Maya est maintenant doté de toutes les commodités que doit offrir une infrastructure aéroportuaire. Après le premier module, opérationnel depuis août 2010, le second est maintenant ouvert aux passagers

Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a inauguré le 5 février le deuxième module qui métamorphose Maya-Maya qui a servi plus de cinquante ans. Fruit de la coopération sino-congolaise, cet aéroport construit par la société Weitec a coûté plus de 86 milliards FCFA.

Ainsi, au total, l’aérogare s’étend sur une superficie de 44 500 mètres carrés et présente une masse composite de béton, d’acier et de verre. Il comporte plusieurs compartiments. Équipé de sept passerelles télescopiques, il peut accueillir des avions de types B-747 et A-380 et traiter près de 2 millions de passagers par an. On y accède par un viaduc qui se raccorde à la voie d’accès et s’ouvre sur le parking autos, d’une capacité d’environ 700 voitures.

Selon le ministre chargé chargé de l’Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux grands travaux, Jean-Jacques Bouya, une quantité importante de matériaux a été mobilisée pour la réalisation de ce projet.

Pour l’aérogare, le chantier a consommé 48 600 mètres cubes de béton ; 8 460 tonnes de fers à béton ; 2 890 tonnes d’aciers pour la structure métallique ; 29 720 mètres carrés de tôles en alliage d’aluminium ; 16 500 mètres carrés de murs rideaux double vitrage. Depuis 2008, plusieurs experts se sont mis ensemble pour obtenir le résultat attendu, dont 3 Français de la mission de contrôle, 270 Chinois et 664 Congolais.

Un aéroport n’est pas une infrastructure singulière, mais plutôt une structure à plusieurs vocations, une entité qui entraîne et canalise les flux. À titre illustratif, de 2011 à 2013, plus de 300 emplois ont été créés pour l’exploitation de la plate-forme. En 2008, Maya-Maya a accueilli 745 596 passagers, un nombre qui est passé à 1 126 017 en 2013, soit une augmentation de 38% grâce aux améliorations multiformes du terminal.

« Plus qu’une simple inauguration du deuxième module, le peuple congolais devrait entrevoir […] la mise en service d’un hub aéroportuaire à vocation sous-régionale, confortant par là même la vocation de carrefour de la ville capitale », a souligné Jean-Jacques Bouya.

Le ministre des Transports et de l’Aviation civile, Rodolphe Adada, a renchéri en présentant l’aéroport aujourd’hui doté de toutes les commodités et en passe de devenir le grand hub de l’Afrique centrale. « L’aéroport de Brazzaville déjà desservi par les compagnies nationales et internationales a vu son trafic augmenté du point de vue du nombre de vols, de passagers et de frets. »

Des défis à différents niveaux

Par ailleurs, le programme de modernisation du secteur aérien se poursuit, chaque année avec la politique de la municipalisation accélérée qui permet de doter les chefs-lieux des départements de chaussées aéronautiques et d’équipements modernes. Cependant, Brazzaville reste un symbole et bénéficie, en tant que capitale, d’un aéroport moderne.

Son architecture pose un défi à ceux qui sont appelés à le faire vivre, en premier lieu, la Société des aéroports du Congo (Aérco), avec laquelle le gouvernement a signé, dans le cadre d’un partenariat public-privé, une convention de concession. Ensuite, toutes les entités opérant sur la plate-forme, une mosaïque de sociétés telles les compagnies aériennes, la société de sûreté, qui doivent elles aussi se moderniser en vue d’améliorer leurs prestations.

« Equatorial Congo Airline (ECAir), notre compagnie nationale qui a lancé ses premiers vols en 2011 en direction de Paris, devra favoriser les conditions qui pourront faire de Brazzaville un hub, par l’acquisition d’une flotte adéquate », a indiqué Rodolphe Adada. ECAir a lancé à cette occasion la desserte de Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Enfin, un défi attend l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) qui doit superviser, surveiller, réguler les activités de tous les exploitants aériens, afin de garantir la sécurité, la sûreté des personnes et biens. 

« La sortie de notre pays du site sécurisé de l’OACI en septembre 2013 est une occasion pour l’Anac, agent technique spécialisé en la matière, de jouer pleinement son rôle régalien. Ce qui passe bien sûr par l’acquisition d’équipements modernes et surtout par la modernisation des esprits par la formation de ces cadres et agents. Le programme de travail que nous poursuivons avec l’OACI, en cours d’exécution, nous permet d’être prêts », a déclaré le ministre des Transports.

Rappelons que les contraintes du site ont conduit à la réalisation des travaux en deux phases tout en garantissant la continuité des activités aéroportuaires. Le premier module a été mis en service pour permettre la démolition de l’ancienne aérogare et la construction de la deuxième.

L’aéroport de Maya-Maya, construit en 1949, nécessitait des travaux importants compte tenu de l’état des pistes, sa vétusté, son exiguïté, le manque de confort et de sûreté de l’aérogare. Ainsi, un programme de modernisation et de réaménagement des infrastructures a été mis en place pour redorer son image.

Notons que l’inauguration du deuxième module de l’aérogare de Maya-Maya s’est déroulée en présence de l’ancien chef de l’État sénégalais, Abdoulaye Wade, venu participer au Forum international sur les infrastructures en Afrique. La veille, il avait accompagné le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, dans la banlieue de Brazzaville pour la pose de la première pierre du complexe sportif qui doit abriter les onzièmes Jeux africains en 2015.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo1 : La coupure du ruban par Denis Sassou N’Guesso (© Adiac). Photo 2 : L’aérogare vue de l'extérieur (© Adiac). Photo 3 : L’intérieur de l'aérogare (© Adiac).