Afrique centrale : tournée du ministre Jean-Yves Le Drian avant la prorogation officielle du mandat Sangaris en Centrafrique

Jeudi 6 Février 2014 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le ministre français de la Défens effectuera une tournée en Afrique centrale du 9 au 12 février, qui devrait le conduire, le 9 février à N'Djamena (Tchad), les 10 et 11 février à Brazzaville (Congo), et se terminer le 12 février à Bangui (Centrafrique)

C’est la troisième visite de Jean-Yves Le Drian en Afrique centrale depuis le début de l’opération militaire française dénommée Sangaris. Le ministre français a rencontré dans un passé récent les présidents de la région : le Tchadien Idriss Deby Itno, le Gabonais Ali Bongo Ondimba, et le Congolais Denis Sassou N'Guesso, médiateur dans la crise centrafricaine.

À Brazzaville, Jean-Yves Le Drian avait évoqué avec Denis Sassou N'Guesso, entre autres sujets, les questions de paix en Centrafrique. À l’issue de leur tête-à-tête, le ministre français de la Défense avait déclaré que la France était déterminée, aux côtés des pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac), à ramener la paix en Centrafrique, en proie aux conflits depuis plus d’un an.

Jean-Yves Le Drian, qui avait salué l’engagement des forces congolaises à Bangui, avait estimé que la France et le Congo avaient un rôle majeur à jouer pour le retour de la paix en Centrafrique, notamment désarmer les milices armées qui sèment la terreur, et œuvrer pour la fin des exactions et des violences ethniques et religieuses, sur la base de la résolution des Nations unies. Le général congolais, Jean-Marie Michel Mokoko, avait pris la tête de la Mission internationale pour le soutien en Centrafrique (Misca), où 1.000 soldats congolais font partie des acteurs majeurs dans la résolution de la crise centrafricaine.  

Face à la persistance des violences, des exactions et des pillages, Jean-Yves Le Drian estime que l’ONU pourrait « vraisemblablement » prolonger le mandat des forces françaises, forte de 1.600 soldats, au-delà de la période initiale de six mois, et avisera « en temps utile ». Il pense que l’arrivée des 500 soldats de la force européenne structurera mieux l’ensemble des forces, concentrées à Bangui, et s’étendra sur le territoire national. « On pourra être plus présent sur l’ensemble du territoire centrafricain pour, là encore, faire baisser la tension et préparer la transition politique censée déboucher sur des élections d’ici la fin 2014 », a-t-il indiqué.

Jean Yves Le Drian rencontrera aussi un autre homme clé de la crise centrafricaine. Il s’agit du président tchadien, Idriss Deby Itno. La France est à la recherche d’une solution à la crise centrafricaine et consulte avant la prorogation du mandat de ses forces. Jean-Yves Le Drian disait du président tchadien qu’il « a une vraie capacité d’entraînement vis-à-vis de ses pairs en Afrique centrale ». En effet, Idriss Deby Itno, lors du sommet de l’Elysée, en décembre, est celui qui a fait le tour de ses pairs pour obtenir des troupes pour la Misca. Cela dit, on prête au Tchad un rôle controversé en Centrafrique, certains éléments tchadiens étant accusés de soutenir des ex-rebelles séléka.

À Bangui, où il se rendra le 12 février, Jean-Yves Le Drian rencontrera pour la première fois le nouveau chef d’État de transition par intérim, Catherine Samba-Panza, et le Premier ministre, André Nzapayéké, avec lesquels il fera le point complet de la situation, humanitaire, politique et économique.

 

Noël Ndong