Centrafrique : la flambée de violence se poursuitLundi 10 Février 2014 - 14:45 Alors que la communauté internationale se mobilise pour réclamer l’amélioration de la situation humanitaire et sécuritaire en Centrafrique, et au moment où le ministre français de la Défense effectue une nouvelle tournée régionale largement consacrée à ce pays, des violences se poursuivent toujours dans la capitale Bangui. Rien que la semaine dernière, au moins 11 personnes, dont un député, ont été tuées Selon la ligue centrafricaine des droits de l’homme, le membre du Conseil national de transition (CNT), Jean-Emmanuel Ndjaraoua, a été assassiné dimanche - malgré les opérations de patrouilles menées par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et les forces françaises -, pour s’être élevé la veille à l’hémicycle lors d’une session extraordinaire contre les violences dont sont victimes les ressortissants de sa région, qu’il avait appelés « cosmopolites », autrement dit les musulmans. L’un des membres du Parlement centrafricain de transition, en l’occurrence Sony Mpokomandji, a condamné ce meurtre en ces termes : « C’est un assassinat odieux, ce sont des choses qu’on ne peut pas accepter, d’autant plus que c’est un représentant du peuple. Nous sommes tentés de croire que monsieur Ndjaraoua a été assassiné pour son opinion parce que nous avions interpellé le Premier ministre sur la question de la sécurité. Le Premier ministre nous a dit que lui-même avait peur. » Il a indiqué que les députés étaient très en colère après avoir appris cet assassinat. « Nous demanderons au gouvernement de poser des actes immédiatement, parce qu’aujourd’hui, s’il est mou, les assassinats et le désordre continueront dans ce pays », a-t-il relevé. Devant cette situation, le Canada, par la voix de son ministre des Affaires étrangères John Baird, et l’ambassadeur canadien pour la liberté de religion, Andrew Bennett, a dans une déclaration, condamné avec véhémence la flambée de violence qui embrase la République centrafricaine. « Le Canada condamne ces actes répréhensibles et demande que leurs auteurs soient traduits devant la justice dans les plus brefs délais », poursuit la déclaration. Le gouvernement canadien a en outre exhorté toutes les parties engagées dans ce conflit à faire preuve de retenue pour mettre fin au cycle de violences qui mine le pays. « C’est dans la paix et la sécurité que les Centrafricains, soucieux de reconstruire leur pays, seront capables de le faire », souligne le texte. En 2013, le Canada avait versé 6,95 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de la population touchée par le conflit en Centrafrique. Par l’entremise d’organisations humanitaires canadiennes et internationales ainsi que d’autres partenaires, ce pays a ainsi fourni de l’eau potable, de la nourriture, des soins de santé de base et des abris aux personnes les plus touchées par la crise. Le 12 février, la Chambre des communes tiendra un débat exploratoire sur la situation en République centrafricaine. Nestor N'Gampoula |