Le cours du marché : 5 milliards pour la culture de la banane !Lundi 17 Février 2014 - 15:07 Il existe cependant des grands bassins dont la production influence le prix. On peut, entre autres, citer la Bouenza, Kindamba dans le Pool, et la Sangha dans la partie nord du Congo. Ainsi, la production annuelle en 2010 par exemple, est estimée à 82,8 tonnes. Mais pour répondre aux besoins des consommateurs congolais, le gouvernement importe une quantité considérable de bananes de la RDC. Avec l’ouverture des routes, quelques tonnages en provenance du Cameroun sont désormais signalés Points d’approvisionnement Brazzaville est la principale destination du produit. Quelques marchés en constituent les grands points d’approvisionnement tels que ceux de PK, Bourreau, Intendance et Thomas-Sankara. Les prix qui y sont proposés varient entre 8.000 et 20.000 FCFA, par rapport au nombre de régimes rassemblés. C’est au niveau de ces marchés que revendeurs et consommateurs s’approvisionnent, avec des coûts additionnels pour ceux qui doivent rejoindre Talangai, Ouenzé, Moungali, Bacongo, Mfilou, Makélékélé ou Madibou. « Dans les années 1990, j’achetais cinq régimes de bananes à 4.500 ou 5.000 FCFA. Depuis ces dernières années, on nous vend trois régimes à 8.000 voire 13.000 FCFA. Des tas de quatre ou cinq régimes à 15.000 ou 20.000 FCFA. Je ne tire plus assez de profits de ce commerce. Je le fais juste parce qu’il faut que je nourrisse mes enfants », a confié une vendeuse au marché de Ouenzé qui a requis l’anonymat. La banane parmi les priorités de l’État Pour l’année 2014, le gouvernement a défini ses priorités. Il s’agit de soutenir la culture du manioc et de la banane pour en augmenter la production et satisfaire les besoins des Congolais sans plus dépendre d’ailleurs. « Le gouvernement a dégagé cinq milliards FCFA cette année pour développer la culture des bananes. Pour rendre effective cette volonté, une commission a déjà été montée. Elle a pour missions de définir clairement les techniques de mise en œuvre, les potentialités de chaque département et de veiller au respect des délais d’exécution tel que recommandés », a rassuré le directeur de la Commercialisation des produits agricoles, Ambroise Loufouma. Qu’en est-il des autres fruits ? Très appréciés par les Congolais, le safou et l’ananas font partie des fruits saisonniers. Ils sont disponibles sur le marché entre les mois de janvier et février pour le premier ; mars, novembre et décembre pour le second. En effet, les prix de vente de ces produits - nécessaires pour l’équilibre alimentaire - sont compris entre 250 et 1000 FCFA pour le safou ; 1.000 ou 2.000 FCFA pour l’ananas. Le commerce de ces fruits se développe dans l’informel à travers tout le territoire national. Outre les initiatives privées, les producteurs ne bénéficient d’aucun soutien matériel ou financier de l’État. Ce qui justifie un faible rendement au niveau de la production : 4,3 tonnes d’ananas selon les statistiques de 2010. « Ces cultures ne font pas partie des priorités de l’État. Le développement des cultures vivrières (manioc, bananes …) est ce qu’il y a de plus important pour l’heure. Aucun Congolais ne s’est jamais plaint d'avoir passé des jours sans consommer un fruit », a souligné le directeur de la Commercialisation des produits agricoles, Ambroise Loufouma. Et d’ajouter : « Les agriculteurs ne s’intéressent pas à l’ananas parce que sa culture pèse trop. Pour le transporter des champs vers le village, il faut avoir un véhicule. Ce qui n’est pas évident pour les paysans. Sa conservation est également compliquée. »
Lopelle Mboussa Gassia Légendes et crédits photo :Des bananes sur un étal du marché d'Ouenzé. |