Agriculture : le CAVTK dix ans aprèsLundi 17 Février 2014 - 17:58 L'ASBL de droit congolais est née en 2003 d’une dynamique de collaboration scientifique et technique entre, d’une part, les universités congolaises, principalement la faculté agronomique de l’Université de Kinshasa, et, d’autre part, la faculté universitaire des sciences agronomiques de Glemboux et la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège. Le partenariat a pris de l’envergure avec l'implication des gouvernements de la RDC et de la Région Wallonne de Belgique. Les deux partenaires ont mis les moyens conséquents, en termes d’apports financiers et de mise à disposition d’un espace de travail pour appuyer solidement les agriculteurs et les éleveurs congolais, notamment par les conseils techniques et la recherche. Dix ans après, la salle Brel du Centre Wallonie Bruxelles a abrité le 17 février un grand débat. Pour la déléguée Wallonie Bruxelles, Kathryn Brahy, il faut davantage d'investissements dans les secteurs de l'agriculture, l'élevage et la transformation agro-alimentaire pour espérer combler le déficit alimentaire criant depuis plusieurs décennies. Le Centre agronomique et vétérinaire tropical de Kinshasa (CAVTK) assure le trait d’union dans la chaîne de coopération Wallonie-Bruxelles en RDC. Certainement, il participera encore une fois à l’élaboration du prochain programme de travail 2015-2017. Cependant, dix ans après, le bilan est plutôt flatteur. En effet, Wallonie Bruxelles a reconnu la solidité du partenariat et la capacité d’affronter les défis prochains. Au niveau des acquis, il y a la création de la Clinique des Plantes dotée de moyens techniques et humains pour réaliser un diagnostic et un suivi sanitaire des pathologies. Ce projet a abouti à son tour à des nouveaux projets. Au-delà, les collaborations ont permis le rapprochement avec des institutions publiques et privées. Il faut signaler aussi la mise sur pied d’un système de vulgarisation des résultats de recherche et d’un Service national de vulgarisation, le développement des filières agro-alimentaires, la formation des étudiants congolais et belges, et l’encadrement des thèses de doctorat. Le développement des filières agro-alimentaires sera facilité, a-t-on appris, par la forte demande sur le marché en porcs, pommes de terre et produits issus d’espèces à cycle court. Lors du débat, il a été réaffirmé l’importance de la reprise du commerce des produits agricoles et des investissements du secteur privé pour recapitaliser l’agriculture. Le gouvernement n’est pas en mesure de relever ce défi par le seul moyen du Trésor public. Pour Wallonie-Bruxelles, il faut assurer la promotion de l’innovation, la vulgarisation agricole et la consolidation des synergies autour de l’appui aux organisations paysannes et à l’agriculture familiale. Le CAVTK a un rôle-clé dans la reprise de la production locale, au regard de son expertise apportée à cinq niveaux : alimentation animale (programme en cours sur les aliments alternatifs pour les porcs); phytopathologie (le projet de la Clinique des plantes); santé animale (développement de l’aviculture, campagne de vaccination des poules, croisement et diffusion des porcs de la race piétrin, etc.); mini-élevage (animaux domestiques non conventionnels dont l’aulacode, le cobaye) et économie rurale (orientation des exploitants agricoles sur la conduite des exploitations). Laurent Essolomwa |