Kinshasa : l’eau en sachet revient

Jeudi 20 Février 2014 - 15:08

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Les vendeurs de cette eau de consommation courante sont depuis un certain temps visibles à travers les différentes communes de la capitale congolaise, même en plein centre-ville.

L’eau en sachet, pourtant interdite de vente par l’autorité urbaine, est revenue en force dans les différentes communes de la capitale congolaise. Des vendeurs de cette eau en sachet envahissent les rues de la ville, voire du centre-ville, afin d’offrir ce breuvage bon marché.

Pourtant il y a quelques mois, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, avait interdit la vente d’eau en sachet et a instruit les bourgmestres des communes de la ville-province pour le respect strict de cette interdiction. Les raisons qui ont soutenu cette interdiction sont notamment la qualité non assurée de cette eau et l’insalubrité occasionnée par ces emballages à travers la ville.

Un semblant de respect

Cette interdiction a concernée la fabrication et la vente de cette eau qui s’était imposée à Kinshasa ainsi que dans d’autres provinces du pays. Pour faire respecter ces mesures, les services de l’Hôtel de ville ont effectué des descentes sur le terrain en vue de la fermeture des usines de fabrication de cette eau. Sur place, le constat était amer. La majorité de ces usines ne répondaient pas aux normes de salubrité exigées pour les industries alimentaires, exposant ainsi des éventuels consomateurs à des maladies. Sur ces prémisses, la décision a été prise de fermer carrément toutes ces usines.

Au niveau de chaque commune, les bourgmestres ont usé des mêmes procédures en vue de faire respecter la décision de l’autorité urbaine. Et dans les rues, les vendeurs d’eau en sachet ont été traqués et leurs produits détruits. Cette chasse les a conduits à s’éclipser, alors que beaucoup ont tout simplement abandonné ce commerce, d’autres ont multiplié des astuces en vue de n’être identifiés que par des connaisseurs et initiés. Les sachets d’eau n’étaient plus transportés dans des sacs transparents, ils ont été remplacés par des gibecières opaques.

Cette situation a été favorable à l’eau en bouteille, qui se vend, par ailleurs cinq ou dix fois plus chère que les deux tendances d’eau en sachet : celle dont l’emballage est fermée d’une manière semi-industrielle, vendue à cent francs congolais, et celle empaquetée à la maison des particuliers et qui se vend à cinquante francs congolais. En ce moment, même les éléments de la police, qui ont eu des consignes pour faire respecter cette décision semblent se lasser. L’eau en sachet se vend sous leur barbe, sans qu’ils bronchent.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Un vendeur d'eau en sachet en plein centre-ville