Électricité : le projet Inga III suscite toujours l’intérêt des partenaires

Mercredi 5 Mars 2014 - 15:43

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Pour la préparation du projet, la BAD va financer la RDC à hauteur de 75 millions USD et la Banque mondiale à hauteur de 73 millions USD.

Dans un entretien avec un média de Londres, le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, Bruno Kapandji Kalala, a expliqué le bien-fondé du projet Grand Inga pour les populations congolaises et pour l’ensemble du continent africain. Sa première phase dite Inga III a notamment suscité l’intérêt de l’Afrique du Sud et du Nigeria qui feront partie des premiers bénéficiaires de l’énergie électrique qui y sera produite. Sur la production de 4800 MW d'Inga III basse chute, 2500 MW seront réservés à la République Sud-Africaine, 1300 MW à l'industrie minière du Katanga et 1.000 MW pour la population de Kinshasa et du Bas-Congo à travers la société nationale d’électricité (SNEL).

 

Le ministre congolais a précisé que la population congolaise est le premier bénéficiaire d’Inga III parce que 1 000 MW seront mis à sa disposition. Ainsi, a-t-il dit, la Snél qui produit à ce jour un total de 1200 MW va d’abord passer à 1500 MW avec tous les projets de réhabilitation des machines des centrales hydroélectriques. Par la suite, la production de la Snél atteindra la puissance de 2500 MW, amplement suffisant au pays, grâce à la production d'Inga III. « Le président de la République a décidé de construire Grand Inga en commençant par la première phase Inga III pour améliorer le taux d'accès de la population en électricité qui est à ce jour de 9% », a-t-il noté.  

En outre, le ministre a relevé que la contribution annuelle directe d'Inga III basse chute aux finances de l'État pourrait atteindre 400 à 500 millions de dollars américains, soit environ 6 à 7% de son budget public annuel actuel. Le gouvernement, a-t-il renchéri, consacrera une partie significative de la redevance des droits d'eau au financement de programmes d'électrification des régions du pays dépourvues d'électricité. Il examinera, par ailleurs, la possibilité de réserver une partie de ces fonds au développement de la phase suivante du Grand Inga (Inga III haute chute). « On attend pendant les travaux de construction, la création de 7000 emplois directs et plusieurs milliers d'emplois indirects provenant des cimenteries et d'autres sociétés qui vont se créer. Et le site aura toujours des personnes engagées à l'emploi pendant les constructions des autres phases de 3 à 8 », a ajouté Bruno Kapandji.

La relance du dossier Grand Inga est considérée par le ministre comme l’expression de la détermination du président de la République, de son gouvernement et des partenaires qui accompagnent la RDC vers sa transformation en une puissance énergétique. Dans le passé, plusieurs facteurs dont le coût énorme de l'investissement se sont longtemps érigés en obstacle à l’exécution du projet. L'innovation de l'étude de faisabilité actuelle réalisée par le bureau d'études Aecom/Edf a permis d’envisager le début des travaux d’Inga III basse chute, avec un coût réduit et surtout sans barrer le fleuve. Ces conclusions ont attiré vers la RDC des partenaires crédibles pour construire Grand Inga. « Rien que pour réaliser l'étude de faisabilité, la RDC a bénéficié d'un don de 15 millions de dollars américains de la part de la Banque africaine de développement (BAD). Pour la préparation du projet Inga III, la BAD va financer la RDC à hauteur de 75 millions USD et la Banque mondiale à hauteur de 73 millions USD », a-t-il déclaré.

Le projet Inga III est la première phase de la centrale hydroélectrique Grand Inga (42.000 MW). La puissance installée sera de 4.800 MW à l'étape d’Inga III basse chute. Ce projet aura trois composantes, à savoir les ouvrages communs comprenant la prise d'eau sur le fleuve Congo, le canal d'amenée et le barrage; la centrale hydroélectrique de onze machines bi-chute de 450 MW chacune et la ligne Inga-Kolwezi et prolongement jusqu'à la frontière RDC-Zambie. Le coût estimé pour la construction est de 8,6 milliards USD (ouvrages communs : 3,6 milliards usd, centrale : 2,8 milliards usd et ligne Inga-Kolwezi : 2,2 milliards usd). Ce coût va s'élever à 12,5 milliards USD en tenant compte des intérêts et inflations.                                    

Le gouvernement a décidé de construire cette centrale en partenariat public-privé où l'Etat va investir dans les ouvrages communs en collaboration avec ses bailleurs de fonds traditionnels des pays partenaires. Et le privé va s'occuper de la construction de la centrale hydroélectrique et la ligne électrique Inga-Kolwezi et vers frontière zambienne. Cette phase n'a pas d'incidence sur les populations parce qu'elles ne seront pas affectées par les zones inondées qui resteront relativement faibles. Inga III n'aura pas d'impacts écologiques sur la faune et la flore sur cet espace de savane clairsemé. 

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Bruno Kapandji et le journaliste Peter Dörrie pendant l'interview