Fédération de nzango : les candidats à la présidence retourneront devant les urnes

Jeudi 6 Mars 2014 - 14:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS) a invalidé le scrutin du 15 février dernier pour irrégularités. Les élections doivent être convoquées dans un délai de quarante-cinq jours, selon la décision rendue par la structure juridique sportive nationale

Le 5 mars au Palais de justice de Brazzaville, la sentence de la CCAS a été claire : « Statuant publiquement, contradictoirement en matière d’arbitrage sportif et en premier ressort, la CCAS invalide les élections de la Fédération congolaise de nzango […]. Telle est donc la décision que la chambre a prise dans cette affaire », a déclaré le procureur Corneille Moukala-Moukoko avant de commettre le ministère des Sports et de l’Éducation physique ainsi que le Comité national olympique et sportif congolais à l’organisation d’une nouvelle assemblée générale élective dans un délai de quinze jours, soit le 20 mars, sauf modification valablement justifiée.

Le contentieux électoral de la Fédération congolaise de nzango remonte à l’assemblée générale constitutive du 15 février dernier à Brazzaville. Ce jour-là, le décompte final du scrutin donnait Guy Noël Titov pour vainqueur avec 12 voix contre 11 pour son challenger, Blanche Akouala. Un écart d’une seule voix entre les deux candidats. Mais Blanche Akouala ne l’a pas entendu de cette oreille du fait des irrégularités qu’elle avait constatées, la plus notoire étant celle d’une électrice du département de la Sangha à qui on a refusé l’accès en salle alors que son nom figurait pourtant sur la liste des votants. Le corps électoral se voyait ainsi amputé de l’un de ses membres. Sans parler d’autres faits qui allongent la liste des irrégularités évoquées par Blache Akouala.

La candidate a donc résolu de recourir à la CCAS, organe juridique habilité à trancher les litiges sportifs dans le pays et qui s’est donc saisi du dossier. Le 1er mars, Blanche Akouala et quelques membres du comité d’organisation du scrutin ont été entendus. Le 5 mars, le tour est revenu à Guy Noël Titov de passer à la barre pour donner sa version des faits. Sur la défensive, ce dernier n’a pas reconnu les irrégularités auxquelles sa concurrente avait fait allusion. Le vote, selon lui, s’est passé dans le calme, sans fraudes. Son élection à la présidence n’a donc souffert d’aucune irrégularité, a-t-il renchéri. Mais les arguments de Guy Noël Titov n’ont pas effacé les traces des irrégularités relevées. La CCAS a dit le droit. Les élections sont à reprendre.

Le procureur Corneille Moukala-Moukoko n’a pas manqué d’interpeller tous les acteurs du processus électoral qui vient. « Nous ne voulons plus dans ce pays, où chacun sait que le sport unit les masses, qu’il y ait des divisions, des tripatouillages électoraux, des pressions, des intimidations. Nous voulons que les choses se passent de la manière la plus régulière », a-t-il indiqué tout en rappelant la création de la CCAS obéit à la nécessité de mettre de l’ordre au sein du des sports au Congo : elle s’y attelle patiemment et fermement, selon lui. Toutes les fois que des irrégularités électorales seront constatées par la chambre, elle n’hésitera à annuler le scrutin.

Il ne reste donc plus aux candidats Guy Noël Titov et Blanche Akouala qu’à faire à nouveau campagne pour les prochaines élections. « Que celui qui doit gagner gagne effectivement parce qu’on lui a fait confiance ; que celui qui doit perdre perde parce qu’on ne lui a pas fait confiance », a conclu le procureur.

Abordée par la presse à l’issue du procès, Blanche Akouala a promis de retourner aux urnes avec le même optimisme. « Je reconnaîtrai les résultats pourvu que les choses se passent normalement », a-t-elle dit. Mais il faut attendre le scrutin prévu dans quarante-cinq jours pour voir si la consigne de se conformer à la norme sera respectée. La balle est donc renvoyée dans le camp des organisateurs et des candidats.

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les membres de la CCAS lors de la lecture de la sentence (© Adiac).