Mœurs : les députés de l’Ituri en guerre contre l’homosexualité

Jeudi 6 Mars 2014 - 17:04

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Les élus du peuple de cette partie de la RDC proposent l’organisation d’un sommet africain des chefs d’État pour se prononcer officiellement contre la légalisation de ce type de mariage. 

Les parlementaires de l’Ituri soutiennent haut et fort le projet de loi contre l’homosexualité initié par le député Stève Mbikayi à la chambre basse du Parlement. Ils l’ont déclaré en début de semaine lors d’un point de presse qu’ils ont animé à ce sujet. Pour ces parlementaires de l’Ituri, il est hors de question de faire de la RDC un pays où l’homosexualité est autorisée. Déjà, la Constitution de la RDC, en son article 40 dispose que « Tout individu a le droit de se marier avec la personne de son choix, de sexe opposé, et de fonder une famille ». Cette disposition constitutionnelle bannit le mariage entre personnes de même sexe et, par conséquent, tout celui qui contracterait un mariage de ce type est à considérer comme marchant à contre courant de la légalité.

Pour les parlementaires de l’Ituri, il est grand temps que les chefs d’État africains se prononcent officiellement contre la légalisation de l’homosexualité et lèvent l’option dans leurs Constitutions respectives à l’instar de l’Ouganda. En Afrique, seule l’Afrique du Sud fait figure d’exception avec une législation autorisant le mariage homosexuel. Le courage du président ougandais est salué par ces parlementaires de l’Ituri qui fustigent par ailleurs la pression dont ce pays fait l’objet ces derniers temps de la part des pays occidentaux. Ces derniers voudraient, en effet, pousser des dirigeants africains à légaliser l’homosexualité et, pour ce faire, ne ratent aucune occasion pour les conditionner. C’est dans ce contexte, explique le député Tibasima Atenyi de la province orientale, qu’il faut comprendre la tentative de stopper tout crédit de la Banque mondiale destinée à l’Ouganda. « Qu’est-ce que ça a à avoir avec l’homosexualité ? Pourquoi on doit nous imposer cela ? », a-t-il réagi.  

Motivant son projet de loi contre les pratiques homosexuelles en RDC, cet élu du peuple a indiqué qu’il visait uniquement à « conserver les valeurs africaines, lesquelles valeurs n’ont jamais toléré des relations amoureuses entre personnes du même sexe ». Si pour certaines ONG locales, la RDC n’est pas encore prête à accueillir ce genre de débat, d’autres cependant appuient le projet de Stève Mbikayi qui, d’après elles, vient à point nommé pour recadrer la morale publique de plus en plus sacrifiée sur l’autel du mimétisme aveugle d’un Occident en rupture de ban avec les bonnes mœurs. Signalons que sur les cinquante-quatre pays africains, trente-huit pénalisent l’homosexualité dont quatre (le Soudan, la Mauritanie, la Somalie et le nord du Nigeria où s’applique la charia) prévoient la peine de mort. 

Alain Diasso