Lydie Oboa : « Il faut savoir s’arrêter »

Samedi 8 Mars 2014 - 3:45

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Directrice générale du Portefeuille public, cette dame stricte de caractère tient les destinées de cet organe technique qui assiste le ministre de l’Économie et des Finances depuis fin décembre 2013. Son travail, qui lui prend plus de huit heures par jour, ne l’empêche pas de s’occuper de sa petite famille

Sa tâche en tant que femme
« En vérité, moi, j’ai jamais mis en avant la différence entre homme et femme. C’est peut-être l’éducation que j’ai reçue. Simplement dans l’exercice de mes fonctions, il réside une prise en charge différente des problèmes, des missions qui sont les nôtres. On travaille normalement. La gestion que je fais de mon personnel n’a rien à voir du fait que je sois femme. C’est mon expérience, mon vécu, les environnements dans lesquels j’ai travaillé qui me poussent à me comporter d’une certaine façon. C’est en rien lié à une espèce de sensibilité féminine. La fibre féminine pour moi n’apparaît qu’au niveau de la conscience. Au sens professionnel, depuis la petite école on sait que les filles sont beaucoup plus consciencieuses, disciplinées et rigoureuses, plus efficaces avec ce désir d’aller jusqu’au bout. Le côté perfectionniste est plus féminin que masculin. »

Vie de famille et travail
« Eh bien, ma foi, je n’ai aucun souci par rapport à ça. Pour moi, tout est question d’organisation et de limites à se fixer. Il y a plusieurs éléments qui entrent en compte dans l’équilibre d’une personne. On ne peut pas dire qu’on aime plus le travail que sa famille. On a besoin de tout pour vivre, pour s’exprimer. Après, il faut trouver un juste équilibre et donc ça passe par une très bonne organisation. C’est vrai que par déformation professionnelle, je suis très organisée, c’est cela qui me permet d'assumer travail et famille malgré un rythme très soutenu. Je ne travaille jamais moins de huit à neuf heures par jour, mais j’arrive à m’occuper de ma famille parce que je me l’impose. Au-delà de dix heures, sauf exception, il faut savoir s’arrêter. »

Le thème de cette année
« Dans ce thème, moi, je vois l’émergence en 2025. Par cette formule, l’égalité des femmes c’est le progrès pour tous et pour toutes. C’est la contribution des femmes à l’atteinte de cet objectif qui est important pour le pays. Cette émergence ne pourra pas être atteinte en laissant de côté les femmes, qui sont de grandes travailleuses, qui ont un rapport différent avec la chose publique, et donc au service de l’intérêt général et, de mon point de vue, sont les plus à même à participer au développement du Congo. »

Sa participation à cette vision d’émergence Congo 2025
« Nous ne sommes que des instruments du gouvernement. Une direction technique, la direction générale du Portefeuille public, qui contribue à l’industrialisation du Congo. Le Chemin d’avenir, programme de société du président de la République, c’est deux piliers. Le premier, c’est la modernisation du pays par la création et l’implantation de nombreuses infrastructures, et le second pilier c’est l’industrialisation. Ce dernier volet est important, parce que cela permettra la création d’emplois à travers la création des usines. De ce fait, tous nos compatriotes auront un emploi et le niveau de vie global des congolais augmentera. Sachant qu’à des niveaux macroéconomiques, qui dit emploi dit croissance durable pour l’économie. Au niveau du Portefeuille public, nous initions cette participation à la création des entreprises à participation publique. »

Nancy-France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo : Lydie Oboa. (© Adiac)