Lutte contre le chômage : les politiques et stratégies de développement des ressources humaines en débat

Mercredi 12 Mars 2014 - 18:38

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Une conférence interrégionale est organisée les 12 et 13 mars à Brazzaville par l’Office national de l’emploi et de la main-œuvre (Onemo), en partenariat avec l’Association mondiale des services d’emplois publics (Amsep) et l’Association africaine des services d’emplois publics (Aasep), avec l’appui du gouvernement congolais

Le ministre de l’Enseignement technique, professionnel, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, Serge Blaise Zoniaba, a présidé le 12 mars à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, la cérémonie d’ouverture de cette rencontre placée sous le thème : « Politiques et stratégies de développement des ressources humaines des services publics d’emplois [SPE] ». Le directeur général de l’Onemo, président de l’Aasep et vice-président de l’Amsep, André Nyanga Elenga, a relevé que la présence massive des participants était un signal très fort de leur engagement dans la recherche des solutions au chômage et à la pauvreté, deux fléaux qui minent l’Afrique et le monde.

Le thème principal répond, a-t-il précisé, aux différentes préoccupations des chefs d’État et de gouvernement africains, qui s’étaient engagés à trouver des solutions à l’épineux problème du chômage et de la pauvreté sur le continent lors de leurs rencontres tenues respectivement à Ouagadougou, au Burkina Faso, en 2004, et à Malabo, en Guinée Équatoriale, en 2011. Il intègre également le processus de mise en œuvre du plan d’action et du cri de Cotonou (Bénin), adoptés en novembre 2012 par les SPE membres de l’Amsep.

Dix à douze millions de jeunes à la recherche de l’emploi chaque année

Rappelant les missions de l’Amsep, Elisabet Arp et Camille Moutè à Bidias, respectivement présidente et président d’honneur de cette association, ont insisté sur le fait que malgré un taux de croissance élevé (5 et 6%), la situation de l’emploi ne s’est toujours pas améliorée dans les pays d’Afrique subsaharienne. Ce constat est confirmé par le rapport 2013 de la Banque africaine de développement, qui estime qu’il n’existe pas de corrélation forte entre le taux de croissance et la création d’emplois en Afrique. Ce qui s’explique essentiellement par le caractère extraverti des économies. « La croissance a produit des améliorations dans de nombreux volets du marché du travail, mais elles ne sont pas suffisantes. Le chômage des jeunes continue à être très élevé. L’Organisation internationale du travail estime qu’entre 10 et 12 millions de jeunes sont à la recherche d’un emploi chaque année », a commenté Elisabet Arp.

Le Camerounais Camille Moutè à Bidias a ajouté à cette problématique celle des systèmes d’enseignement qu’il faut urgemment réformer radicalement vers plus de professionnalisation. « Il devient indispensable pour l’Afrique de promouvoir des politiques de croissance inclusive et intégrée de nos économies. Cette problématique est la priorité pour assurer un combat efficace et durable contre le chômage dans notre région », a-t-il souligné. Il s’est félicité de l’important travail engagé dans ce sens par le gouvernement congolais à travers de profondes réformes du système d’enseignement pour aller vers le plus de professionnalisation, tant par les contenus des enseignements que par la création de nouveaux centres de formation et d’apprentissage.

Ouvrant les travaux, le ministre Serge Blaise Zoniaba a déclaré que le thème retenu était d’actualité au regard de la nécessité d’avoir des ressources humaines appropriées au sein des entreprises tant publiques que privées. D’après lui, la question du chômage vient en troisième position, après la corruption et le fossé entre les riches et les pauvres, selon un récent sondage conduit par l’Institut Gallup International. Parlant du Congo, il a souligné que, sous l’impulsion du président de la République, la formation professionnelle bénéficiait depuis deux ans de la priorité dans le cadre du budget de l’État.

« Les métiers exercés par le SPE devraient donc être davantage focalisés, parce que la gestion des fonds d’appui, d’impulsion ou d’accompagnement est certainement mieux exercée par des institutions financières spécialisées et dédiées. Son caractère de service public ne devrait pas dispenser le service public d’emploi de veiller à l’équilibre de ses comptes, d’avoir le souci d’utiliser avec efficacité et efficience l’argent public », a-t-il martelé.

Pour lui, la redynamisation envisagée de l’Onemo passe, entre autres, par une remobilisation de ses ressources humaines, notamment la vulgarisation référentielle des métiers d’un service public d’emploi ; la sensibilisation sur le continuum de l’insertion professionnelle ; la sélection des agents dans les différents profils ; la formation aux métiers du service public de l’emploi tels que conseiller emploi, agent d’accueil, animateur d’ateliers.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le présidium des travaux. Photo 2 : Les participants. (© Adiac)