Action humanitaire : une caution locative pour les sinistrés de la pluie du 4 mars à Brazzaville

Vendredi 14 Mars 2014 - 18:09

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Le ministère des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité a offert, le 14 mars, à chacune des quarante-cinq familles (243 personnes) victimes des effondrements de terre dans les arrondissements 7, Mfilou, et 9, Djiri, la somme de 300 000 FCFA pour trouver une maison de location pendant une période de six mois

Quarante-cinq familles, propriétaires et locataires, ayant perdu leurs maisons suite à la pluie torrentielle qui s’est abattue dans la nuit du 4 au 5 mars à Brazzaville dans les quartiers Nkombo et Massengo, à Djiri, puis Ngabio et Inzouli, à Mfilou, viennent de recevoir une aide de l’État. C’est la directrice générale de l’Action humanitaire, Alice Tsoumou Gavouka Mpili, qui a fait ce geste au siège de l’arrondissement 9, en présence des représentants des administrateurs-maires de Djiri et Mfilou.

Faisant le point des actions menées au lendemain de cette catastrophe, qui a officiellement occasionné la mort de deux personnes et a emporté des biens matériels, la directrice générale a rappelé que la gestion d’une catastrophe n’était pas limitée aux seuls actes d’urgence. Après la descente de l’équipe humanitaire et de la Croix-Rouge sur le terrain pour une évaluation initiale de la situation, le ministère, a-t-elle indiqué, a réalisé des opérations de certification à Mfilou :  91 personnes ont été enregistrées, soit 13 familles, et 584 sinistrés à Nkombo et Massengo, soit 112 familles.

« Le principe est le suivant : le sinistré se place devant sa maison et on fait une photo numérique. Le critère de validation est d’avoir sa maison complètement détruite et de ne plus pouvoir y habiter, critère valable pour le propriétaire ou le locataire », a précisé Alice Tsoumou Gavouka Mpili.

Ainsi, sur les 650 personnes enregistrées, soit 125 familles, 243 ont été certifiées, soit 45 familles bénéficiaires de la caution locative ; 407 personnes ont donc été écartées pour diverses raisons. Cependant, les sinistrés n’ayant pas trouvé leurs noms sur les listes peuvent toujours se faire enregistrer en respectant le principe et le critère retenus.

Bénéficiaire de cette aide, Ngoma Kouanzi, qui a perdu sa maison dans le quartier de la Base à Mfilou, s’est réjouie de cette initiative des pouvoirs publics : elle apporte un véritable réconfort moral à la famille qui était totalement abattue et se sentait abandonnée à elle-même. « Aujourd’hui avec le peu qu’on nous donne, on peut tenter de reconstruire un tant soit peu notre petite vie. Mais cela n’est pas suffisant, j’ai travaillé pendant trente ans dans la Fonction publique. Tous les efforts consentis sont anéantis, il faut reprendre la vie à zéro, ce n’est pas une chose facile. Que l’État continue d’aménager des voies pour que les eaux circulent afin que nous ne connaissions pas une nouvelle catastrophe ! Il faudrait aménager les quartiers avant qu’ils soient occupés ; sinon, cette situation ne finira jamais et l’État continuera à sortir de l’argent », a-t-il plaidé.

Même son de cloche du côté de Véronique Mampouo, mère de famille, qui a perdu sa maison à Massengo. Se félicitant du  geste de l’État, elle pense que cette caution n’est pas suffisante pour reconstruire les habitations effondrées. « Nous ne pouvons pas continuer à payer les loyers avec cette caution pendant des années. Qui pense à nous rétablir comme nous étions auparavant ? Je viens de recevoir une enveloppe d’une valeur de 300 000 FCFA qui me permet d’avoir le loyer, mais cela ne suffira pas pour toute ma vie. J’ai beaucoup d’enfants. Je ne sais pas combien le loyer va nous coûter. Nous avons perdu des maisons, des biens matériels, nous sommes vraiment éparpillés, il faut que le gouvernement songe à reconstruire nos maisons », a-t-elle insisté.

La pluie diluvienne du 4 mars dernier a également causé des dégâts énormes à Pointe-Noire où plusieurs habitations se sont retrouvées sous l’eau. Selon la directrice générale de l’Action humanitaire, des instructions ont été données à aux services déconcentrés pour prendre les mêmes dispositions.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une femme percevant sa caution locative. Photo 2 : Les sinistrés attendant la caution locative. Photo 3 : Alice Tsoumou Gavouka Mpili, au centre, faisant le point des actions menées. (© Adiac)