Diversification de l’économie : un personnel qualifié dans le secteur minier en gestation

Mercredi 19 Mars 2014 - 18:35

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Afin d’identifier et d’estimer les besoins en personnel technique qualifié capable d’œuvrer dans l’exploitation des mines, le Fonds d’appui à coût partagé (FACP), unité opérationnelle du Projet d’appui à la diversification économique (Pade), se propose de s’appuyer sur la Fédération des mines pour mener des actions plus concrètes

La décision de créer un groupe de réflexion a été prise à l’issue d’un échange qui a regroupé les représentants de la direction générale des Mines, de la Fédération des mines et les structures de formation technique et professionnelle.

« Nous allons prendre appui sur la Fédération des mines. Elle est déjà organisée. C’est le moyen pour nous d’exercer une attraction sur le reste des acteurs qui interviennent, car on ne peut pas s’éparpiller sur toute la République pour aller chercher les acteurs », a déclaré le responsable du programme formation du FACP, le Dr Jeannin Ndamba.

Cette initiative servira à définir le cadre de collaboration entre les entreprises du secteur, les structures de formation et le FACP, qui peuvent proposer des offres de formation capables de doter, à court et moyen termes, les entreprises d’un personnel technique qualifié.

En effet, le secteur minier, y compris la sous-traitance, a été identifié par le FACP comme un gisement d’emplois, compte tenu du nombre de permis d’exploitation et de recherche minières. Cependant, en se développant, il risque d’être confronté à un manque de ressources humaines qualifiées qui pourrait, à court et moyen terme, constituer un facteur limitant l’optimisation des investissements réalisés par les entreprises. Ainsi, le Pade, à travers le FACP, veut faciliter l’accès des PME, des structures de formations et de formateurs individuels à une gamme de services d’appui technique et de formations à travers l’octroi de subventions.

L’enveloppe disponible est de 2,5 milliards FCFA, octroyés sous forme de subvention non remboursable, avec un apport de 20% exigé du bénéficiaire. La demande de celui-ci ne devra pas dépasser 75 millions.

L’opérationnalisation de la « Task force »

Profitant de cette rencontre, le Pade a informé les différents acteurs intervenant dans la formation qu’il existait au plan national un projet sur ces questions.

« Vous ne pouvez pas prétendre diversifier votre économie si vous n’avez pas de ressources formées spécifiquement […]. Il convient d’observer comment nous allons nous accorder pour que les subventions dont nous disposons au niveau du projet servent à impulser des actions en faveur de la formation dans le secteur minier pour que, de manière progressive, les emplois qui s’offrent soient occupés par des Congolais », a souligné le responsable du programme formation du FACP.

Selon le président de la Fédération des mines, Aimé Emmanuel Yoka, l’approche est bonne, mais il faut réfléchir sur l’opérationnalisation de la « task force » qui sera mise en place et sur le rôle que la fédération devra jouer dans la création d’emplois au Congo.

En réponse à certaines préoccupations exprimées à la suite de son intervention, Aimé Emmanuel Yoka a souligné qu’aucune entreprise, quel que soit son niveau, ne voulait utiliser des expatriés, car ils revenaient chers, mais qu’elles y étaient contraintes par manque de compétences locales.

Dans sa communication, le représentant de l’Administration minière a conclu sur les perspectives, notamment sur la formation d’une main-d'œuvre qualifiée. Poursuivant dans le même ordre d’idées, l’expert en ingénierie de la formation par compétence, François Sita, est revenu longuement sur le référentiel pour ne pas se retrouver dans une situation d’inadéquation entre la demande et l’offre.

Rappelons que le Pade est un projet d’assistance technique d’un montant de 10 milliards FCFA. Il est cofinancé par la Banque mondiale et la République du Congo. L’objectif du projet est de diversifier l’économie en mettant un accent particulier sur la promotion des investissements et le développement du secteur privé congolais hors pétrole. Ces secteurs concernent, notamment, l’agroalimentaire, le transport, la transformation du bois et les mines.

Le Pade s’appuie sur une double stratégie, dont la seconde porte le FACP qui a, entre autres missions, le développement du marché local de la formation.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants (© Adiac).