Émergence économique : les PPICS après les BRICS

Jeudi 27 Mars 2014 - 21:12

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Ces "nouveaux émergents" identifiés par Coface, l’assureur-crédit international, représentent une dizaine de pays présentés comme des relais de croissance crédibles aux "grands émergents" actuellement en baisse après dix ans de croissance ininterrompue.

Globalement, cette organisation internationale les a classés en deux groupes distincts, s’appuyant à cet effet sur leur environnement des affaires. Pour le tout premier groupe désigné sous le sigle « PPICS », il est composé du Pérou, des Philippines, de l’Indonésie, de la Colombie et du Sri Lanka. Leur point commun tient d’abord au potentiel de développement et au climat des affaires. Très souvent, ces cinq pays obtiennent des belles notes comparables à celles octroyées aux BRICS, c’est-à-dire l’évaluation A4 ou B. Ils sont également réputés pour le niveau bas de la corruption, le respect des délais de paiement et la transparence dans la gestion de l’État. De manière plus pratique, Coface a réuni des critères objectifs pour ces pays, en l’occurrence la croissance accélérée et la diversification de l’économie mais aussi les capacités de financement de la croissance (épargne minimum).

Dans le second groupe, il y a « les champions en devenir ». Bonne nouvelle pour l’Afrique, quatre des cinq pays identifiés viennent tout droit de la région subsaharienne. Il s’agit du Kenya, de la Tanzanie, de la Zambie et de l’Éthiopie, auxquels il faut ajouter le Bengladesh classé à la quatrième position sur les cinq pays ainsi identifiés dans le deuxième groupe. En dépit de leur potentiel de croissance jugé satisfaisant, ces pays ont un environnement des affaires difficiles responsables d'ailleurs d’une évaluation relativement faible (évaluation C ou D, c’est-à-dire très difficile et extrêmement difficile). En dépit de cette cotation, ces pays qui se rapprochent lentement mais surement du peloton des pays émergents et des PPICS pourront faire la différence en exploitant leur potentiel de croissance, comme pour les BRICS (Brésil, Chine, Inde et Russie) qui ont connu des niveaux similaires de qualité de gouvernance à leurs débuts. Toutefois, les deux groupes mis ensemble présentent un cadre macroéconomique plus attrayant que les BRICS à leurs débuts, à en juger les niveaux bas d’inflation et d’endettement réalisés. En retour, les quelques faiblesses épinglées se rapportent notamment à la population. Si les BRICS représentaient 43% de la population mondiale en 2001, les deux groupes émergents ne représentent que 11% de celle-ci.

Laurent Essolomwa