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Wangari Maathai, celle qui plantait des arbres

Samedi 10 Mars 2018 - 10:47

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En ce mois de mars où l’humanité entière célèbre la journée internationale de la femme, quoi de plus normal que de se souvenir et de rendre un hommage appuyé à cette grande africaine, combattante de la première heure de la cause environnementale : Wangari Maathai.

Ceux qui l’ont connu, la surnommait « tree woman », qui signifie en anglais la femme des arbres. Car la Kenyane Wangari Maathai, morte en septembre 2011 à l’âge de 71 ans, a consacré sa vie à la lutte contre la déforestation et pour le reboisement.

Biologiste et vétérinaire de formation, elle fonde en 1977 à Nairobi, le mouvement de la ceinture verte (Green Belt Movement), qui œuvre grâce à des projets de plantation d’arbres en Afrique, à promouvoir la biodiversité tout en créant des emplois pour les femmes et en valorisant leur image dans la société. Son combat et sa détermination pour la sauvegarde de l’environnement lui ont permis de planter plus de 40 millions d’arbres sur le continent africain.

Ce n’est donc pas une surprise quand en 2004, le comité Nobel fait de cette militante verte, la première femme africaine à obtenir le prix Nobel de la paix, récompensant ainsi son engagement en faveur de l’environnement. Wangari Maathai avait étendu son combat pour l’environnement à toute l’Afrique.

En octobre 2008, elle participe d’ailleurs activement à Brazzaville au 6e forum mondial du développement durable, au cours duquel elle incite les Etats africains à s’unir et à prendre leur responsabilité pour affirmer la voix de l’Afrique dans la lutte contre le réchauffement climatique. A l’issue de ce forum, elle est désignée par les chefs d’Etat de la sous-région, ambassadrice itinérante du Bassin du Congo.

Mais son combat pour l’environnement n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Plusieurs fois blessée par les forces de sécurité lors de manifestations, elle a connu à de nombreuses reprises la prison. Après l’avènement du multipartisme et l’élection de Mwai Kibaki en 2002, elle devient secrétaire d’Etat à l’environnement entre 2003 et 2005.

Aujourd’hui l’héritage de Wangari Maathai est notamment perpétué au Kenya à travers un mémorial dédié à sa mémoire et appelé « Wangari Maathai House ». Ce mémorial dévoile sa vie dans un équipement permettant aux visiteurs de comprendre son engagement pour les droits de l’Homme, la protection de l’environnement et la promotion de la paix.

Sur le combat environnemental en Afrique, Wangari Maathai disait ceci : « L’Afrique est l’une des dernières frontières de la biodiversité, grâce en particulier à la forêt du Congo. L’ironie veut que ce soit grâce à l’absence de développement que cette réserve de biodiversité existe encore. Il est nécessaire que l’Afrique ne la détruise pas à cause de son sous-développement et de ses besoins immédiats. Il faut agir pour préserver un patrimoine qui n’a pas de prix, ne pas le vendre pour des cacahuètes parce qu’on a besoin d’argent. L’Afrique doit être aidée, et spécialement par le monde développé parce qu’il a une grande responsabilité dans l’émission de gaz à effet de serre ».

 

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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