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« Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple »

Lundi 24 Mars 2014 - 0:38

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Cette pensée de Jacques Prévert illustre assez fidèlement une aspiration qui devrait animer l’humanité entière, exhortée depuis des siècles à vivre en paix et plus récemment à célébrer la Journée internationale du bonheur et à en faire un objectif fondamental.

En effet jeudi 20 mars 2014, ce fut la deuxième édition de la Journée internationale du bonheur, lancée par l’ONU, qui reconnaît que le bonheur et le bien-être sont non seulement des aspirations universelles, mais des concepts qui devraient être pris en compte dans les objectifs politiques. Ainsi l’organisation internationale exhorte-t-elle tous les États qui la compose, les organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile et le grand public à célébrer non seulement cette journée internationale tous les 20 mars, mais aussi à la rendre pérenne à travers l’organisation d’activités éducatives et de campagnes de sensibilisation.

« Chacun peut avoir sa conception du bonheur, mais personne ne saurait contester qu’il signifie faire cesser les conflits et mettre fin à la pauvreté et aux autres conditions déplorables dans lesquelles tant de nos semblables vivent. » La définition faite par le Secrétaire général d’un nouveau paradigme économique reconnaît la parité entre les trois piliers du développement durable : « Les bien-être social, économique et environnemental sont indissociables. Ensemble, ils définissent le bonheur brut mondial. » Il faut aussi tirer notre révérence au Bhoutan, pays qui a revu sans complexe sa définition du bonheur en considérant la suprématie du bonheur national sur le revenu national depuis le début des années 1970 et a de ce fait adopté l’indice du bonheur national brut (BNB), un chiffre supposé plus complet et représentatif du niveau de vie réel que le produit national brut (PNB).

Nous devons cependant demeurer prudents, car La Bruyère ne disait-il pas : « Qu’il est difficile d’être content de quelqu’un ! » Chacun ne doit-il pas s’adapter aux conditions réelles de la vie en société ? Certains considèrent que cette célébration n’en demeure pas moins une idée lumineuse de la grande organisation, mais il faudrait l’élargir à une version plus étendue d’au moins une semaine, afin de mieux sensibiliser sur l’aspect fondamental du thème.

Le bonheur, c’est une idée, un concept ayant tendance à faire peur quand il s’agit de l’évoquer pour tous, car il est difficile de faire l’unanimité. Il est évoqué et débattu par les organismes les plus sérieux au niveau international, sociétal, économique, organisationnel et individuel, il serait donc dommage de le réduire à une utopie, une dimension de spiritualité ou comme un apanage de gourous et d’illuminés. Les Nations unies peuvent bel et bien contribuer au bonheur des individus en parvenant par l’exhortation faite aux États de cultiver confiance, reconnaissance, plaisir, liens sociaux, et comme pour accompagner cette œuvre louable et bienfaisante, à l’instar du chanteur afro-américain Pharell Williams dans sa chanson Happy, nous souhaiterons en chœur : « Parce que je suis heureux, applaudissez en rythme comme si vous étiez dans une pièce sans plafond. Parce que je suis heureux, applaudissez en rythme comme si vous étiez vraiment heureux. Parce que je suis heureux, applaudissez en rythme si vous savez ce que le bonheur est pour vous. Parce que je suis heureux, applaudissez en rythme si vous sentez vouloir le faire. »

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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