Colonie des vacances : Dutrand Batila dresse le bilan et projette Ouesso en 2015

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Quel a été l’objectif de la rencontre de la jeunesse de Sibiti ?

Dutrand Batila (DB) : Plusieurs objectifs ont fondé l’organisation de la colonie de vacances par le ministère de la Jeunesse. Mais celui que je retiens particulièrement est lié au brassage de tous les enfants en un seul et unique lieu, favorisant rencontres et découvertes, après la longue période scolaire de chacun. Un brassage symbolisé par la devise de notre nation qui est l’unité. Le temps des vacances, les enfants se sont découverts, ont fraternisé et ont partagé les expériences au travers de leurs récits, qu’ils soient sous la forme de contes, chants, danses, des mets, y compris le partage de la même couchette.

LDB : Croyez-vous au « vivre ensemble » prôné par le ministre Anatole Collinet Makosso ?

DB : Le lieu de vie mis à notre disposition offrait des prédispositions à aboutir au mieux vivre ensemble. Chacun est venu avec sa culture et sa coutume. Grâce aux règles de vie établies, tous les participants ont respecté le cadre de vie. Parmi les participants, il y a eu la présence des enfants venus de l’étranger. Tous, ensemble, nous formions une seule famille inséparable. Émouvant ! Pour mieux illustrer, je citerai Germaine Batika, directrice de la ˝Colo Sibiti 2014˝ en ces termes : « la colonie est l'un des plus grands centres d'accueil collectif de mineurs. En effet, elle est organisée de telle sorte que l'enfant reçoive une éducation morale et civique dans la détente, le délassement et le divertissement. C'est aussi un temps de découverte de soi, des autres et de l'environnement. Ces périodes de colonies mettent aussi en relief le savoir-vivre, le savoir-faire ensemble ». Lors de la séparation à la fin, c’étaient des pleurs et des regrets, tant du côté des enfants et des personnels d’encadrement que de la part de la population de Sibiti.

LDB : Vous avez reçu une formation « BAFA » en France. Celle-ci vous a-t-elle été utile pour l’encadrement des jeunes ?

DB : La formation « BAFA » a été notre principale source d’inspiration et cela a laissé quelque chose d’inoubliable dans les mémoires des participants, notamment avec l’organisation des « petits et grands jeux ». Nous pouvons ainsi dire que cette formation, qui n’en est qu’à sa première phase, a fait ses preuves à Sibiti et sera encore améliorée par la suite. J’ai un bel espoir de mieux encadrer les enfants de la troisième édition : Ouesso 2015.

LDB : Que retiendrez-vous de cette deuxième édition ?

DB : Cette seconde édition nous a permis de corriger les erreurs de la première, tenue à Djambala en 2013, et d’améliorer le rendement grâce à l’encadrement des enfants par les animateurs formés dans le Nord Pas-de-Calais en France et aussi à la participation des animateurs français venus pour renforcer l’équipe. La particularité, à Sibiti, a résidé dans le fait que, par rapport à Djambala, davantage d’enfants ont pu être accueillis et, parmi eux, des enfants sans mélanine, sourds-muets et autochtones : une innovation à peine croyable qui s’est révélée un véritable succès ! À Sibiti, outre la colonie de vacances, s’est tenu le chantier jeunesse international avec la participation de jeunes d’Afrique et de France. Nombre de jeunes ont appris en rendant fonctionnels leur génie et leur énergie. Les souvenirs sont énormes et inoubliables. Vivement la troisième édition de la colonie de vacances à Ouesso 2015 !