Opinion

  • Éditorial

État d'urgence

Vendredi 23 Août 2013 - 10:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ce qui se passe au nord de Goma, où le M23 a relancé les hostilités contre l’armée gouvernementale tout en feignant de chercher une issue pacifique à la crise, était prévisible, inévitable même. Actionnées en sous-main par les forces obscures qui bâtissent leur fortune sur l’exploitation des ressources minières de cette très riche partie de notre voisine et sœur, la République démocratique du Congo, les forces rebelles misent de façon évidente sur l’inertie de la communauté internationale d’une part, sur les divisions de la classe politique congolaise d’autre part.

Force est de reconnaître, malheureusement, que cette stratégie se révèle payante puisque les jours, les semaines, les mois, les années passent sans que personne ne parvienne à neutraliser les entités criminelles qui ont fait de la violence, du viol, de l’enrôlement des enfants soldats, de la terreur sous toutes ses formes, les ressorts de leur action. D’où leur terrible propension à relancer les combats dès que l’occasion se présente.

L’erreur que commettent les pays frères de la RDC, notre Congo excepté, est de croire que le chaos dans lequel s’enfonce leur voisine ne les frappera pas tôt ou tard et de ne pas appuyer les initiatives prises pour mettre fin à la crise comme ils devraient le faire s’ils étaient sages. Tôt ou tard, en effet, la guerre larvée qui ravage les deux Kivu s’étendra à l’ensemble du Bassin du Congo, transformant cette région, la plus riche potentiellement de l’Afrique, en un vaste champ clos où tous les coups, même les plus odieux, seront permis.

La communauté internationale ayant largement démontré son incapacité à agir, la solution du problème ne peut surgir que d’une action concertée, coordonnée et donc puissante des douze nations que compte l’Afrique centrale. C’est pourquoi, tandis que notre président, Denis Sassou N’Guesso, s’efforce à la demande des autorités de Kinshasa de faciliter le dialogue entre les forces politiques de la RDC, les différentes communautés régionales qui rassemblent ces nations feraient bien de se mobiliser elles aussi pour aider à la recherche d’une solution avant que la crise ne menace leur propre stabilité.

Simple question de bon sens, n’est-il pas vrai, tant l’urgence est manifeste.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 23/10/2024 | Annuler
▶ 22/10/2024 | Cybercriminalité
▶ 21/10/2024 | Ne pas lâcher prise
▶ 18/10/2024 | Transhumance
▶ 17/10/2024 | Marché du travail
▶ 16/10/2024 | Compromettre
▶ 12/10/2024 | Immondices
▶ 11/10/2024 | Sans voix