Interview. Manuel Wollschläger : « Notre objectif est d’accompagner le processus de démocratisation »

Lundi 15 Août 2022 - 18:35

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

En fonction depuis juillet dernier, le nouveau directeur de la Fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung en RDC présente l’organisation qui a cent bureaux à travers le globe. « Promouvoir la participation de la population à la vie politique » et favoriser son « implication dans les dialogues, la prise des décisions politiques » au quotidien est, nous dit-il dans cet entretien exclusif accordé au Courrier de Kinshasa, inscrit dans l’agenda de la représentation établie à Kinshasa en 2020.

Manuel Wollschläger, nouveau directeur de la Fondation Friedrich Ebert en RDC (Adiac)Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Pouvez-vous en quelques mots nous présenter la Fondation Friedrich-Ebert  ?

Manuel Wollschläger (M.W.)  : La Fondation Friedrich-Ebert est une fondation politique allemande proche du parti social-démocrate, selon la politique allemande, il est plutôt de gauche. A ce titre, la transformation sociale, les intérêts des travailleurs et le monde du syndicalisme sont nos thématiques phares.

L.C.K. : Quel est l’intérêt pour la Fondation-Friedrich-Ebert d’avoir une représentation ici à Kinshasa, en RDC  ?

M.W. : La Fondation Friedrich-Ebert a presque cent bureaux établis dans le monde entier. Celui de Kinshasa a été ouvert il n’y a pas longtemps. Nous avons signé un accord-cadre avec le gouvernement congolais en 2018 avant l’ouverture proprement dite du bureau en 2020. Ici en RDC, notre objectif est d’accompagner le processus de démocratisation, promouvoir la participation de la population à la vie politique, ne pas la résumer seulement aux élections et la réduire au jour du scrutin, mais aussi son implication dans les dialogues, la prise des décisions politiques tous les jours. Et, eu égard à sa coloration politique, la Fondation a une approche très axée sur le travail des syndicalistes. Nous estimons que la situation des travailleurs, la défense de leurs droits élémentaires est à promouvoir afin d’avoir une société congolaise plus juste, plus égalitaire. 

L.C.K. : La Fondation est-elle proche d’un parti spécifique en RDC ? Si oui, lequel et sur quelle base repose ce rapprochement  ?

M.W. : Sur ce point-là, non. Nous n’approchons pas particulièrement un quelconque parti congolais dans le contexte des prochaines élections de 2023. Notre intérêt est plutôt que le processus démocratique se développe avec l’acceptation de la population. C’est moins d’accorder un appui technique aux partis politiques que de soutenir plutôt des activités d’éducation civique auprès de la population afin de lui assurer une meilleure implication dans le processus démocratique.

L.C.K. : Vous disiez veiller sur les intérêts des travailleurs, de quelle manière la Fondation défend-elle leurs droits  ?

M.W. : Actuellement, nous avons plutôt des projets pilotes qui se concentrent sur les travailleurs informels dans les secteurs miniers du cobalt. Nous sommes en train de monter une coordination de proximité, des activistes syndicalistes, dans les alentours de Kolwezi afin de renforcer la défense de ces travailleurs face aux industries, les acheteurs.    

L.C.K. : Et ici à Kinshasa, n’avez-vous pas encore mené des actions en faveur des travailleurs  ?

M.W. : Personnellement, je suis là depuis le mois de juillet dernier. L’une de nos activités les plus récentes, la dernière a été de mener, en collaboration avec le Conseil économique et social un symposium ici à Kinshasa. Il a été tenu avec des experts du monde syndical, l’administration étatique et quelques ouvriers concernés sur la thématique des droits du travailleur en général, avec un accent particulier sur la situation qui prévaut dans le secteur du bâtiment. Spécifiquement sur les aspects sécuritaires et la santé des travailleurs. Les experts congolais avec lesquels nous avons travaillé ont constaté des lacunes particulières. C’est un secteur où les travailleurs encourent beaucoup de risques. Nous avons sensibilisé les différentes parties prenantes, les législateurs, l’administration pour essayer de voir de quelle manière améliorer la situation dans le secteur du bâtiment.

Propos recueillis par Nioni Masela

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Manuel Wollschläger, nouveau directeur de la Fondation Friedrich Ebert en RDC (Adiac)

Notification: 

Non