Voir ou revoir : « Dark waters » de Todd Haynes

Né le 2 août 1965, Robert Bilott est un avocat américain spécialisé en environnement de Cincinnati, dans l'Ohio. Il est connu pour les poursuites contre DuPont au nom des plaignants de Virginie-Occidentale. L’avocat américain alerte depuis près de vingt-cinq ans sur les dangers des substances per- et polyfluoroalkylées. Il estime que des mesures immédiates de protection de la population doivent être prises.

Ces substances chimiques utilisées massivement pour rendre les poêles antiadhésives ou les vestes imperméables sont, en réalité, à l’origine d’une pollution si persistante pour ne pas dire perpétuelle. Le combat pionnier de Robert Bilott contre le géant de la chimie DuPont a inspiré le film « Dark Waters », sorti en 2019.

Pour porter à l’écran avec justesse cette réalité, le réalisateur Todd Haynes a misé sur Mark Ruffalo et Anne Hathaway, connus du grand public pour leur jeu d’acteurs convaincants. Ils incarnent avec brio le couple Bilott dans ce film qui se veut un véritable classique sur les questions climatiques.

En effet, Robert Bilott a passé des années comme avocat de la défense d'entreprises mais son affaire la plus spectaculaire est son procès contre l'entreprise chimique DuPont. Il accuse le géant de la chimie d'avoir déversé des produits toxiques dans la rivière Ohio et d'avoir éliminé les boues, qui contiennent également des substances dangereuses dans une décharge non scellée. L'eau potable est affectée par la contamination. Les animaux meurent et les gens tombent malades du cancer.

« Dark Waters » se veut un film d’utilité publique qui, en dehors de nous alerter sur l'une des plus grandes affaires environnementales du XXI^e siècle, se révèle surtout une œuvre d'enquête sur les défis environnementaux de ce siècle. Avec ce film, Todd Haynes a réalisé un film d’une finesse remarquable. Tout est complexe, mélangé, tenu, sincère et imprévisible. L'acteur Mark Ruffalo qui incarne avec force tranquille un idéal de justice et de probité, garde en haleine le spectateur tout au long du film.