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L’avenir de l’Afrique et le rôle de la France : le colonialisme a-t-il pris fin ?

Vendredi 13 Septembre 2013 - 11:36

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La lutte pour l’indépendance des pays africains a été un long processus, avec des dimensions militaires, politiques et diplomatiques. Maintenant que l’indépendance officielle a été reconnue, on peut commencer à réfléchir sur la nature même de cette indépendance. Posée de façon brutale, la question pourrait être : un pays peut-il être véritablement indépendant s’il dépend de forces exogènes – soit gouvernementales, soit privées – pour sa survie économique ?

À première vue, la question peut sembler un peu superficielle. Dans un monde d’interdépendance complexe, presque tous les pays sont tributaires de relations extérieures, que ce soit pour les importations de biens essentiels ou le besoin de partenaires commerciaux pour exporter. Aucun pays n’est véritablement autonome dans ses relations économiques. L’exemple de la Corée du Nord est une exception notable, avec des conséquences catastrophiques.

Compte tenu de cette réalité, le problème demeure, en termes, cette fois, de degrés de dépendance ou d’indépendance. La France a continué à avoir une influence en Afrique à travers des organisations comme la Francophonie et des investissements directs importants. La Grande-Bretagne a continué à exercer une influence par le Commonwealth. Le fait que la France et la Grande-Bretagne continuent d’avoir une influence dans certains pays n’est pas surprenant. Il y a des liens forts, historiques, linguistiques, culturels et économiques, en dépit du statut d’indépendance.

S’agit-il de relations positives ou négatives ? L’influence continue des anciennes puissances coloniales est-elle un accélérateur ou une entrave au développement ? Du point de vue des anciennes puissances coloniales, il semble n’y avoir aucun doute que la relation continue d’être positive. Sans avoir à supporter le fardeau de l’administration d’un pays, les anciennes puissances peuvent tirer profit de la relation historique sans aucun coût. En ce sens, jouer un rôle est gratuit.

D’autre part, la vraie question concerne l’avantage pour les pays nouvellement indépendants. Par exemple, les pays africains devraient-ils donner la priorité aux entreprises françaises en raison de liens historiques et culturels ? Mais plus largement, si être indépendant signifie être autonome, la nature même des liens historiques a besoin d’être soumise à un constant réexamen. Il y a, après tout, de nombreux types de dépendance. L’ influence continue des Français en Afrique, ou encore l’influence croissante de la Chine perpétue des relations asymétriques qui pourraient être une nouvelle forme de colonialisme.

La lutte pour l’indépendance a été un long processus en Afrique, qui peut ne pas être encore achevé. Être vraiment indépendant signifie avoir la possibilité de choisir des partenaires sur un pied d’égalité. Le rôle de la France ou de tout autre pays étranger en Afrique doit être continuellement examiné dans une perspective d’égalité afin d’éviter toute forme de néocolonialisme.

Daniel Warner

Légendes et crédits photo : 

Daniel Warner, ancien adjoint au directeur de l’Institut universitaire d’études du développement de Genève

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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